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Le premier vaccin contre la malaria est mis sur le marché. C'est une énorme avancée dans le domaine de la santé. Cette maladie fait 400.000 morts chaque année, principalement en Afrique.
Ce vaccin est une découverte belge, développée par la firme pharmaceutique GSK. Emmanuel Bottiaux, chef de l'unité des maladies tropicales à l'institut de médecine d'Anvers, était en direct dans le RTLINFO 13H, il expliquait pourquoi ce vaccin était une évolution dans la lutte contre la malaria.
Emmanuel Bottiaux: C'est une arme en plus contre la malaria. On avait développé les fameux moustiquaires imprégnés qui permettaient d'être moins piqués par les moustiques qui transmettent la malaria. Depuis une vingtaine d'années, on avait également de très bons traitements mais il manquait une arme de prévention pour empêcher que les gens qui l'attrapent tombent gravement malades, un peu comme on le voit pour le covid. Ce n'est pas un vaccin qui empêche vraiment la transmission, mais il a un excellent impact sur la gravité de la maladie.
C'est une avancée majeure mais est-ce que ce vaccin va éradiquer la malaria?
Emmanuel Bottiaux: Pour éradiquer la malaria, en tous les cas dans les régions les plus impaludés du monde, en Afrique centrale et en Afrique de l'ouest, il faudra vraiment une combinaison de toute une série d'interventions. On a rarement en santé une seule intervention, un seul outil qui permet de régler complètement le problème. Il faudra malgré tout lutter contre les moustiques et empêcher que ces moustiques ne piquent les enfants et individus, et continuer à bien traiter les cas qui se présentent. Et comme je l'explique c'est une combinaison de plusieurs interventions en ce compris la diffusion d'un vaccin efficace.
Est-ce que la diffusion de ce vaccin pourra être efficace et rapide sur le terrain?
Emmanuel Bottiaux: A ce niveau-là, on profite de toute une série de canaux et de distribution qui sont déjà en place pour les maladies de l'enfant, la vaccination contre le tétanos, contre la méningite et les hépatites. Je pense que ce sera un vaccin qui va se rajouter dans une chaîne de distribution qui existe déjà. Il y a énormément de fonds et de soutiens pour cette cause. (...) Je pense que le vaccin de la malaria va pouvoir profiter de ce circuit.