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Dans notre pays, 5% de la population est atteinte par la maladie du soda, ou NASH, acronyme anglais de "stéatose hépatique non alcoolique". Le professeur Sven Francque, chef du service d'hépatologie de l'UZA Anvers, est venu en parler sur le plateau du RTL INFO 13H. Il a répondu aux questions d'Alix Battard.
C'est une maladie qui touche surtout le foie. On ne l'attrape que parce qu'on mange trop de sucre ?
"Le sucre joue un rôle important, mais ce n'est pas le seul élément. Tout apport en calories, aussi bien le sucre que la graisse, joue un rôle".
30% des adultes sont considérés comme "à risque" et c'est très effrayant, 10 à 15 % des enfants aussi. Vous recevez parfois des enfants, dans l'unité pédiatrique, avec des foies abîmés ?
"Oui, il faut que je me réfère à mes collègues pédiatres, mais malheureusement, certains arrivent avec l'épidémie d'obésité chez les enfants et les adolescents".
On appelle cette maladie la maladie des sodas, mais il n'y a pas de sucre uniquement dans les sodas, qu'est-ce qui cause cette maladie ?
"Ce qui cause cette maladie, c'est le déséquilibre entre les apports en calories, et comme je viens de le dire, ce sont les sucres, les graisses, tout ce qui représente les calories, qui ne sont pas contrebalancées par nos besoins. Nous consommons trop par rapport à nos besoins, et c'est ça qui cause cette maladie. Il y a des facteurs génétiques qui jouent aussi, il y a des gens qui sont beaucoup plus susceptibles que d'autres [de tomber malades]".
Est-ce qu'on peut être accro au sucre ? Et vous dites c'est "comparable à l'alcool, à la différence, que le sucre, on y est exposé dès les premières années de nos vies" ?
"Oui, il y a des données scientifiques assez intéressantes qui démontrent que la condition métabolique de la mère a déjà un effet sur les enfants in utero, donc ça joue. Il y a un élément d'addiction, parce que l'évolution nous a programmés pour survivre dans des conditions où il y a très peu de ressources nutritionnelles. Tout ce qui est attractif est surtout tout ce qui est sucré, parce que ça représente beaucoup d'énergie, ça a un aspect séduisant".
C'est une maladie silencieuse. Comment savoir si l'on est malade ?
"Elle est silencieuse mais elle a quand même un certain impact sur la qualité de vie, parce qu'on est fatigué, on a moins de condition physique, mais il est vrai qu'il n'y a pas de symptôme spécifique, pas de douleur ou autre qui vous alarme. Donc quand on a des facteurs de risque, c'est-à-dire surpoids, obésité, diabète, ça vaut la peine de se faire contrôler. Quand dans une prise de sang qui a été faite pour une autre raison, il y a des tests hépatiques qui sont un petit peu perturbés, il faut se faire examiner".