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"Je pense que la protection il ne faut même pas y penser, il faut la prendre même si on pense que son compagnon, son mari est fidèle", estime une dame interrogée par notre journaliste.
Pour les plus de 50 ans, contraception rime souvent avec comportements à risque. Dans les campagnes de sensibilisation, les jeunes sont souvent visés.
Mais les chiffres sont clairs: entre 2007 et 2016, la proportion des plus de 50 ans diagnostiqués positif au sida a augmenté de 8%. Pourtant, les seniors se rendent rarement dans les centres de dépistage.
"On n’a pas énormément de personnes de plus de 50 ans qui viennent se faire dépister. On a surtout des personnes entre 20 et 40 ans, principalement", explique Agnès Libois, infectiologue au CHU Saint-Pierre.
Les aînés sont aussi touchés par les infections sexuellement transmissibles: en 2015, ils représentent 32% des patients atteints de syphilis.
"Je ne veux pas avoir d’enfants donc je n'en ai pas besoin"
Les chiffres pourraient s’expliquer dans certains cas par la découverte tardive des infections chez des patients atteints avant l’âge de 50 ans. Mais l’association Espace Senior insiste également sur le manque d’intérêt pour le préservatif.
"Quand on les interroge sur le préservatif, c’est oui on connaît, mais moi j’ai plus de 60 ans, je ne veux pas avoir d’enfants donc je n'en ai pas besoin. S’ils ont la connaissance du préservatif, ils vont le connaître sous la forme de la contraception et pas contre les IST", déclare Sandrine Cesaretti, chargée de projets chez Espace Senior.
La sexualité des seniors demeure un sujet tabou. Mais pour faire diminuer le nombre de contaminations, les médecins et la famille sont les premiers à pouvoir jouer un rôle crucial: informer, et conseiller le dépistage à tout âge.