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Yvan Mayeur, ex-bourgmestre de la ville de Bruxelles, a été poussé à la démission suite à l'affaire des jetons au Samusocial. Plusieurs mois après sa chute aussi rapide que brutale, Yvan Mayeur a décidé d'éditer un livre dans lequel il donne son point de vue sur cette affaire.
Dans l'Invité de Pascal Vrebos, dimanche sur RTL-TVI, notre présentateur lui a demandé si avec le recul, il se disait plutôt "Je l'ai mérité", ou "Quels salauds" ? "Je ne l'ai pas mérité et au sens sartrien du terme (à définir comme celui qui, par mauvaise foi, se dissimule le caractère gratuit et injustifiable de l’existence), je dirais oui, quels salauds".
Dans son récit, Yvan Mayeur estime que Rudi Vervoort, ministre-président de la région de Bruxelles, est en grande partie responsable de sa mise à l'écart. "Qu'il y ait des tensions, des divergences, des inimitiés, peu importe, c'est la vie. Mais de là à sacrifier quelqu'un comme on l'a fait à mon égard, en me lynchant, je pense qu'il y a quand-même une différence".
Convaincu de sa bonne foi, l'ex-bourgmestre insiste qu'il a fait l'objet d'un lynchage et qu'il était devenu l'homme à abattre. "C'est ce qu'on a vendu, cela fait partie du lynchage. C'est le vocabulaire qu'on emploie pour tuer quelqu'un, cela fait partie de la communication. Ce qui compte, c'est ce que j'ai amené. Moi je me suis battu pour qu'il y ait un outil qui prenne en charge l'extrême pauvreté à Bruxelles pendant 20 ans. Ce qui compte n'est pas que j'ai coûté 100.000 euros alors que j'ai géré le Samusocial pendant 20 ans. Ce qui compte c'est ce que ce Samusocial a pu faire. A la fin, quand je suis parti, il y avait 18 millions de budget. Or, il n'y avait rien quand j'ai commencé".
Si tout était à refaire, Yvan Mayeur a cependant reconnu qu'il y a une chose qu'il ferait différemment. "J'aurais dû démissionner plus tôt. La vérité est que personne ne voulait prendre ma place en tant que président du Samusocial, parce que c'était trop de travail".
Par contre, en ce qui concerne le remboursement de l'argent perçu, il ne préfère pas faire de fausses promesses et avoue qu'il ne compte pas rembourser, sauf s'il en est contraint. "Si je n'y suis pas condamné, non, parce que ce serait reconnaître que je n'ai pas travaillé, ce qui est absurde".