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Doit-on supprimer les devoirs? Les travaux à domicile sont régulés depuis le décret du 27 mars 2001. Ce décret interdit les devoirs en première et deuxième année primaire. En 3ème et 4ème année, ils sont limités à 20 minutes. La Ligue des Droits de l’Enfant s’insurge: les enfants ont droit au repos, aux loisirs et à la culture. Les enfants sont à bout quand ils rentrent, leurs parents aussi, selon la Ligue.
Jean-Pierre Coenen est le président de la Ligue des Droits de l’Enfant. Il était l'un des invités sur le plateau de 'C'est pas tous les jours dimanche'. Il fait savoir: "Le tout est de savoir s'ils sont efficaces? Nous avons fait une étude sortie début septembre en reprenant les recherches scientifiques qui ont été faites depuis 1864. Toutes ces études démontrent que les devoirs sont au mieux inefficaces au pire contre-productifs." Il ajoute: "Ils ne servent à rien. Les études ont démontré que les enfants arrivent fatigués à l'école. De nombreuses familles ne sont pas capables d'aider leurs enfants. On pense aux familles mono-parentales, qui n'ont pas les codes de l'école, qui n'ont pas la langue de l'école, ou dont les parents n'ont peut-être pas le temps car ils travaillent tard."
Jean-Pierre Coenen conclut: "Pour nous, l'école est le seul lieu des apprentissages scolaires. La maison, c'est le lieu d'autres apprentissages. (…) L'école empiète trop souvent sur le temps familial."
Un apprentissage dès le plus jeune âge
Stéphanie Cortisse est députée MR à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle dit être pour le maintien des devoirs à domicile. Selon elle, il y a "une part de responsabilité et d'autonomie que les élèves doivent apprendre dès le plus jeune âge. Ils doivent apprendre à se prendre en charge. Il y a le travail collectif en classe mais ils ont besoin, de leur côté, après une coupure, d'être chez eux à tête reposée et de développer leur propre méthode de travail. C'est important pour la suite. Ça doit s'apprendre dès le plus jeune âge. C'est important pour leur future formation et pour leur carrière professionnelle."
Adrien de Marneffe, journaliste pour La Dernière Heure, a également réagi aux propos de Jean-Pierre Coenen: "Intellectuellement, je ne peux pas croire qu'en demandant moins d'efforts aux enfants, on va les faire progresser. (…) Je vois qu'en Flandre, où il y a des résultats PISA (NDLR: Programme international pour le suivi des acquis des élèves) nettement supérieurs aux nôtres, les élèves ont des devoirs depuis des années et réussissent beaucoup mieux que les nôtres." Le journaliste s'interroge: "Est-ce qu'en allant dans le sens contraire, on va améliorer nos résultats? Honnêtement, je ne peux pas le croire."
Revoir le débat dans son intégralité: