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L'église Saint-Job, à Uccle, en région bruxelloise, vit ses premières éclosions de faucons pèlerins du printemps. "Ce 9 avril, 7h15, église Saint Job d’Uccle, un morceau de coquille vide trône à côté de la femelle plaquée dans son nid ! Un fauconneau est éclos, c’est sûr. 07h45, la femelle faucon se lève, on distingue très bien le fauconneau en duvet blanc. Ses pattes sont rosées. Il doit peser à peine une trentaine de grammes. Il a encore les yeux clos. Au moins un autre œuf est bêché. 9h02, le mâle vient relayer la femelle sur le nid. Elle sort probablement chercher un peu de nourriture et lui confie dans l’intervalle le nouveau-né. 11h15, un deuxième fauconneau est éclos !", est-il décrit dans un communiqué de l'Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique.
Périlleux nourrissage
Un caméra avait préalablement été installée dans le nid, qui est ainsi filmé 24 heures sur 24. Le live est visible via ce lien. Ce mardi, vers 18h30, on pouvait observer les petits être nourris par l'un des parents... et constater qu'un troisième fauconneau avait éclos.
©Faucons pour tous
Sur les photos ci-dessus, on voit l'adulte dépecer la proie pour ses petits: "A partir de trois semaines, un mois, les parents leur apprennent à dépecer tout seuls une proie qu'ils leur amène". Ici, ces nouveaux-nés sont à nouveau couvés dès qu'ils sont nourris: "Les oiseaux ont une température supérieure à l'homme. Il fait 11 degrés dehors, s'ils sont seuls une demi-heure, ils seront frigorifiés. Même au niveau du nourrissage, on observe que la femelle est très précautionneuse. Ils sont hyper fragiles à ce stade", nous explique Didier Vangheluwe, ornithologue à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique.
L'oiseau du ciel par excellence
Les sommets des églises sont des lieux idéaux pour la nidification de cette espèce, nous expliquait l'ornithologue à l’IRSNB, lorsque nous avions assisté au relâchement d'un juvénile tombé d'un nid perché au sommet à la collégiale d’Anderlecht. "Le faucon pèlerin, c’est vraiment un super prédateur, ça veut dire qu’il se situe tout au sommet des chaînes alimentaires. Et en plus, c’est, par excellence, l’oiseau du ciel. C’est un chasseur aérien, un oiseau qui se nourrit uniquement d’autres oiseaux qu’il capture en vol. En établissant son nid à grande hauteur, il le préserve des prédateurs qui s’essayeraient à manger ses œufs ou ses fauconneaux, et d’autre part, il n’a qu’à se lancer dans le vide pour attraper un courant aérien et partir dans son domaine de prédilection, le ciel, pour essayer d’aller capturer ses proies et les ramener à ses fauconneaux", détaillait-il.
Une petite grive "au frigo"
Le faucon pèlerin est donc un chasseur aérien, qui capture les oiseaux en vol. Il n'est pas charognard, mais il peut toutefois arriver qu'il stocke des proies pour plus tard. "Ils vont stocker des réserves dans des petits trous pour les mauvais jours". Cela pourrait être le cas ici, puisqu'on a pu voir, ce mardi après-midi, la femelle sortir et revenir avec une proie au bout de cinq minutes. "C'était une grive qui était presque complètement déplumée".
Eclosion imminente à Woluwe-Saint-Pierre?
A Woluwe-Saint-Pierre, c'est dans la tour de la maison communale que l'oiseau le plus rapide du monde prend ses quartiers. Là aussi, une caméra est installée, de beaux oeufs rouge brique sont couvés depuis plus d'un mois, et la femelle y est "terriblement nerveuse": "Elle tourne et tourne encore sur ses œufs. L’éclosion est-elle imminente ?", se demandent les spécialistes. En ce début avril, l'éclosion des oeufs n'est ni précoce, ni tardive: elle se produit "dans les temps", nous a indiqué l'ornithologue. Il avait d'ailleurs, au départ, tablé sur le 10 avril.
Une douzaine de couples à Bruxelles
Au travers du programme "Faucons pour tous", les ornithologues du Musée des Sciences Naturelles étudient et surveillent la démographie et les déplacements des Faucons pèlerins "en Belgique et au-delà, grâce à un travail minutieux et systématique d’observation des couples et de baguage des fauconneaux". Il y a au moins une douzaine de couples de faucons pèlerins à Bruxelles ce printemps (80 en Belgique). "La femelle Pèlerin qui niche au sommet de l’hôtel de Ville de Schaerbeek vient des Lacs de l’Eau d’Heure tandis que celle qui couve 4 œufs dans le beffroi de l’hôtel de ville de Saint-Gilles a vu le jour sur une falaise naturelle de la magnifique vallée de la Semois, en province du Luxembourg, à 130 km de distance. A l’église Notre Dame de Laeken, c’est une femelle en provenance des Pays-Bas qui niche depuis 3 ans avec un mâle originaire de Olen en province d’Anvers tandis qu’à l’église Saint Hubert de Watermael-Boitsfort, le couple est constitué d’une femelle allemande et d’un mâle né à la cathédrale des Saints Michel et Gudule en 2011".
Des postes d'observation à Bruxelles
Il est possible d'observer les nichées du printemps: un poste d’observation temporaire sera installé chaque mercredi et samedi de 12h00 à 18h00 entre le 6 avril et le 25 mai à la cathédrale des Saints Michel et Gudule. Il sera également possible d’admirer les Pèlerins au télescope depuis le poste d’observation installé sur la place Saint Job à Uccle les dimanches 14 avril, 5, 15 et 19 mai de 16h30 à 18h00. Même système à Woluwe-Saint-Pierre où un poste d’observation temporaire sera installé en face de la maison communale, avenue Charles Thielemans, le vendredi 10 mai, le mercredi 15 mai et le vendredi 24 mai, de 16h30 à 18h00.