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Chaque année, les victimes belges d'actes pédophiles au sein des Témoins de Jehova sont plus nombreuses à témoigner. Les dernières relatent de tels actes au sein de l’organisation, notamment lorsqu’elles se rendaient aux Pays-Bas. Les Témoins de Jehovah possèderaient même la liste des personnes qui auraient commis ces actes pédophiles, des informations qui ne sortent pas du fameux tribunal interne. “Les Témoins de Jehova affirment dénoncer ces faits. Dans la pratique, il apparaît clairement que les autorités publiques et/ou judiciaires ne sont pas systématiquement averties”, peut-on lire dans le rapport du CIAOSN, le centre d'information sur les organisations sectaires.
"A chaque mise en place de ce tribunal interne, un rapport étant rédigé, il convient qu'une copie de ce rapport soit transmis à la centrale de l'organisation en Belgique", explique Kerstine Vanderput directrice du CIAOSN.
"La sûreté de l'Etat n'a plus les moyens de suivre ces dossiers"
A la suite de ces témoignages, un groupe de travail est mis en place au Parlement fédéral en janvier. Mais ce n’est pas le premier : un autre groupe a été organisé dans les années 90. De nombreux témoignages ont suivi, depuis. Alors, pourquoi rien ne change ?
"La sûreté de l'Etat, dont c'est l'une des missions de suivre ce type d'organisations ne s'en occupe plus depuis un moment faute de moyens, estime André Frédéric, député socialiste fédéral et président du groupe de travail au parlement fédéral. Elle se focalise sur le terrorisme, c'est normal, mais ses autres missions ne sont pas suivies". "Il y a quelques années, on a pu formuler des recommandations, poursuit Christian Brotcorne, député cdH fédéral. Et c'est ce que l'on peut faire au niveau du parlement".
Le parquet fédéral mène une enquête mais ne communique pas plus d’informations. Les Témoins de Jehovah ont le droit de mener leur propre justice tant qu’ils respectent la loi : les accusés risquent l’exclusion, la pire des sanctions. L’organisation compte 25.000 membres aujourd’hui en Belgique.
Pour rappel, l'organisation a été sollicitée à plusieurs reprises par nos reporters au sujet de ces actes pédophiles, mais elle n'a pas souhaité répondre aux questions formulées.