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Pour vérifier que les Belges qui reviennent d'une zone rouge respectent bien les règles de quarantaine, il est désormais prévu que les bourgmestres reçoivent la liste des "contrevenants". Cela concerne aujourd'hui 143 personnes en Wallonie. Comment fonctionne ce système ? Est-il efficace ? Et surtout que peuvent faire les autorités communales ?
La plateforme "Plasma" prévient les bourgmestres quand un habitant ne respecte pas la quarantaine à son retour de l'étranger. Mais en se connectant depuis plusieurs jours, Claude Erdekens, le bourgmestre d’Andenne, constate avec ironie qu'aucun nom n'apparaît sur sa commune.
"Soit les Andennais sont des citoyens exemplaires qui ne partent pas à l'étranger ou qui font la quarantaine, soit ceux qui sont chargés de nous avertir sont en quarantaine ou à l'étranger", déclare-t-il.
Constat identique à Ciney ou Dinant, où aucun citoyen n'est signalé tandis qu'à Namur... "Il y en a 3 pour refus de collaboration au niveau du tracing et 2 pour refus de collaboration lors de leur retour de l'étranger", indique le bourgmestre Maxime Prévot.
Réticent, Maxime Prévot a finalement accepté de communiquer leur identité à la police car les critères ont été revus. "Dans un premier temps, le gouvernement wallon avait envisagé d'adresser la liste de toutes les personnes qui étaient susceptibles de faire des quarantaines. Donc les centaines ou milliers de personnes par exemple qui était revenues de vacances... C'est là où j'ai dit que la vocation de la police n'est pas de faire du baby-sitting auprès de toutes ces personnes. Par contre, j'ai toujours dit que si on avait une liste limitative avec des noms précis de personnes qui avaient des comportements problématiques, alors là oui, sur cette base d'une liste restrictive, j'enverrais la police."
"A priori, ce sont soit les récalcitrants, soit ceux avec qui, on n'arrive pas à établir un contact", ajoute Christophe Collignon, le ministre wallon des Pouvoirs Locaux. "Ce n'est pas par plaisir qu'on va demander de contrôler si les gens restent bien chez eux."
Mais pour le bourgmestre d'Andenne, comme pour certains magistrats, cette plateforme n'a pas de base légale. "Ce n'est pas le rôle des bourgmestres, c'est le rôle du parquet. C'est le parquet et le procureur du roi qui devraient s'adresser au chef de corps de la zone de police un avis", estime Claude Erdekens.
Un avis que ne partage pas le gouvernement régional. Depuis le 8 janvier, 143 wallons rentrés de zones rouges ont fait l'objet d'un signalement à leur bourgmestre.