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Depuis lundi, c'est l'effervescence dans les crèches belges. Chaque enfant est en effet à nouveau le bienvenu dans les structures d'accueil, une bonne chose pour permettre aux parents de reprendre le travail, mais une situation qui inquiète de nombreuses puéricultrices.
Ces dernières tirent en effet la sonnette d'alarme, estimant ne pas avoir reçu de moyens sanitaires suffisant pour accueillir à nouveau une telle population. C'est notamment l'avis de Julie Smolders, puéricultrice depuis 20 ans. Cette dernière a reçu deux masques en tissus de la Fédération Wallonie Bruxelles, mais en dénonce la qualité, plus que médiocre.
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"J'aurais préféré ne rien recevoir"
En effet, ces masques ne disposent pas d'espaces pour placer un filtre et ne sont donc pas du tout adapté à la situation sanitaire que doivent affronter les puéricultrices. "Ça, moi, il ne m'en faut pas. J'aurais préféré ne rien recevoir", peste Julie. "J'aurais préféré que l'Office de la Naissance et de l'Enfant nous dise que l'on est en pénurie de masques, qu'ils nous demandent d'apporter nos masques. J'aurais préféré cela à ces masques là", détaille-t-elle.
"On nous laisse travailler sans sécurité sanitaire"
Un constat partagé par Stéphanie Mollomont, directrice d'une crèche et membre de la fédération des Milieux d'accueil de la petite enfance. Cette dernière estime même être privée d'autres équipements indispensables. "On est en colère parce qu'on nous laisse travailler sans sécurité sanitaire. Le fait de ne pas recevoir de gel, de masques, de nous laisser gérer la situation seuls, de ne pas avoir de soutien, ça devient insupportable", regrette la directrice.
Des problèmes d'autant plus graves que les règles de distanciation sociales sont particulièrement compliquées à respecter. "On ne sait pas mettre 1,5m de distance entre nous et les enfants, c'est impossible", estime même Julie Smolders.
"Comment peut-on imposer à un parent de remettre son enfant dans le milieu d'accueil ?"
Dès le 18 mai, les crèches ne disposeront plus d'aides financières. Les parents devront dès lors s'acquitter des frais habituels, alors que l'accueil de leurs enfants n'est, selon Stéphanie Mollomont, pas idéal à ce stade. "Comment peut-on imposer à un parent de remettre son enfant dans le milieu d'accueil ? Cela met un stress et crée une relation malsaine entre le milieu d'accueil et les parents", déplore la directrice de crèche.
Une situation tendue qui fait naître de nombreuses craintes. L'ONE n'a pas réagi à ce stade.