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Madyson Musique fait partie de ces personnes qui n'ont jamais cessé de travailler depuis le début de la crise. L'habitante de Morlanwelz a 28 ans et comme chaque jour, elle vient prendre son poste dans un supermarché de quartier. Elle est caissière depuis 3 ans, un métier de contact permanent, donc à risque. Mais la jeune femme a un moral d’acier. "J'essaie toujours de venir avec des pensées positives et de ne pas me mettre la peur au ventre, comme ça je passe une bonne journée."
Malgré la vitre de protection, et derrière le masque, elle garde le sourire et la proximité avec les clients. L'habitude s'est installée. Certains gestes sont devenus automatiques. "À chaque fois que je manipule de la monnaie ou des billets, je me désinfecte les mains sans même y réfléchir. C'est automatique."
"Les caissières sont des soldats"
Avec l'épidémie, Madyson est amenée parfois à prendre des commandes pour les personnes les plus vulnérables. "Une dame qui habite un peu plus loin ne peut plus se déplacer donc elle passe commande et on la lui apporte nous-mêmes. Comme ça, elle a plus facile et ne risque pas non plus le contact avec d'autres personnes." Le rôle social de la caissière n'a jamais été aussi important et les clients le reconnaissent aisément. "Elle est trop gentille, explique une dame. Elle a déjà porté des bouteilles d'eau de 5 litres jusque chez moi." "Elles sont très courageuses et franchement, je les félicite", confie une cliente. "Les caissières sont des soldats, ajoute une autre. Elles sont en première ligne et on doit nous protéger et penser à elles."
Les caissières sont sur le front depuis le début de la pandémie. Madyson, nous l'avions déjà rencontrée en avril dernier. Elle avait peur pour sa santé. "J'avais une bête petite toux et un nez qui coule. Comme j'avais cette crainte, j'ai été chez le médecin. J'ai dû faire un test par précaution et il s'avère que j'étais positive au Covid-19. Mes craintes ont été un peu fondées."
Un métier pas assez valorisé
La jeune femme a contaminé sa maman diabétique. Toutes les deux s’en sortent au bout d’un mois. Mais aujourd’hui, elle en parle avec un peu d’amertume. Pour elle, son métier n’a pas été valorisé. "J'en parlais avec ma famille que le personnel de santé, c'était super important, on doit les mettre en avant… Mais je trouve que certains métiers, comme le nôtre, ont été un peu oubliés à ce niveau-là, pensant que c'était un simple métier super facile. Mais on était en contact avec beaucoup de clients. Au début de la pandémie, le masque n'était pas forcément obligatoire donc on était en première ligne et je trouve que ça n'a pas été assez souligné."
Aujourd’hui, le personnel est un peu moins sollicité. La crainte de la pénurie et les rayons pris d’assaut par les clients ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Mais la jeune femme reste inquiète. "J'ai encore cette crainte. Si on l'attrape une deuxième fois, je ne sais pas si ça peut être pire ou pas. On n'a pas assez d'informations là-dessus, donc j'ai toujours cette crainte." Prudente mais optimiste, Madyson n’a jamais envisagé de changer de métier.
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