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La Secrétaire d'État à l'Égalité des genres Sarah Schlitz le confirme, le gouvernement va interdire les thérapies de conversion en Belgique visant la communauté LGBTQI +.
Des thérapies qui pourraient s'apparenter à de la torture, ce sont les mots de la Secrétaire d'État qui était notre invitée ce matin sur BEL RTL. Sont-elles encore fréquentes ? Sous quelle forme ?
"Ce sont des pratiques qui veulent aller de la soi-disant psychothérapie à la torture, des électrochocs... On est vraiment dans des pratiques d'un autre temps et pourtant, ça existe encore", indique Sarah Schlitz.
Jean-Phillipe l’a vécu quand il avait 22 ans. Un psychologue, qui était aussi prêtre, a tenté de modifier son orientation sexuelle. Notamment, en le poussant vers une virilité exacerbée.
"Je devais avoir une certaine posture, aller voir des films violents, réaliser une série de comportements, ne plus me masturber. Je devais combattre un certain nombre de fantasmes", confie-t-il.
Des abus psychologiques, mais aussi physiques. "Comme il s'intéressait à ma sexualité pour essayer de la rendre corrigible, il est rentré dans des gestes qu'il n'aurait pas dû avoir."
Il est encore difficile d’obtenir des chiffres précis, mais les thérapies de conversion existent toujours dans notre pays.
Axel Winkel, chercheur au centre permanent pour la citoyenneté et la participation, a mené l’enquête pendant plusieurs mois. L’une des personnes qu’il a rencontrée a subi des interventions religieuses à partir de ses 7 ans pendant 10 longues années.
"Il a dû porter un petit sac de riz qui était censé le protéger du démon de l'homosexualité. En même temps, il était amené chez des conseillers spirituels, qui lui indiquaient que l'homosexualité était une maladie, une obsession et que pour s'en dégager, il devait sortir avec des femmes, coucher avec des femmes. On lui faisait apprendre des textes religieux par coeur", explique Axel Winkel.
Des pratiques qui ont mené à plusieurs tentatives de suicide. En plus d’être inutile, ces thérapies laissent de graves séquelles psychologiques aux victimes.
Le cas le plus grave de thérapie de conversion rapporté chez nous remonte à 2009. Une jeune femme homosexuelle de 18 ans, tuée lors d’un rituel exorciste.