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Pendant plusieurs années, des chercheurs américains se sont intéressés au personnel navigant: pilotes, stewards, hôtesses de l'air. Les résultats de cette étude ont permis de montrer que ce personnel est plus fragile au risque de cancer.
"On a montré qui'l y avait plus de cas de cancers du sein, de la peau, du col de l'utérus et certains types aussi de cancers digestifs", explique le professeur François Duhoux, oncologue médical aux cliniques universitaires Saint Luc, au micro de Benoît Duthoo et d'Eric Poncelet.
En tenant compte de l'âge, les auteurs ont constaté une fréquence plus élevée chez les membres d'équipage de tous les cancers pris en compte dans cette étude par rapport à la population générale, incluant le cancer du sein (3,4% parmi les membres d'équipage contre 2,3% dans la population générale), le cancer de l'utérus (0,15% contre 0,13%), du col (1,0% contre 0,70%) ou encore les cancers gastro-intestinaux (0,47% contre 0,27%) et de la thyroïde (0,67% contre 0,56%).
"Les radiations ionisantes à forte dose peuvent augmenter le risque de cancer"
L'étude montre une association entre chaque augmentation de cinq années passées à travailler comme hôtesse de l'air et le cancer de la peau, autre que le mélanome, chez les femmes.
Plusieurs hypothèses sont avancées. Parmi elles, l'effet des rayonnements cosmiques qui augmente avec l'altitude.
"On sait que les radiations ionisantes à forte dose peuvent augmenter le risque de cancers. Le fait de naviguer en altitude s'accompagne aussi d'autres facteurs de risque. L'un d'entre eux est aussi le jet lag, le fait que ce soit des personnes qui travaillent de nuit. Ce sont aussi des personnes qui vont probablement avoir une hygiène alimentaire moins bonne", éclaire le professeur.
Avant d'ajouter: "Par contre, ces personnes n'ont pas de facteurs de risques tels que le tabagisme et l'obésité en général".
L'importance du rayonnement cosmique se calcule en sieverts (l'unité utilisée pour mesurer l'absorption du rayonnement par le corps humain et les effets qui y sont associés). On estime généralement que la limite sans impact sur la santé est d'environ 1 millisievert par an. Or, le personnel navigant observé a en moyenne subi une dose de radiation deux fois supérieur. Ceci ne doit cependant pas vous empêcher de partir en vacances en avion. L'impact des radiations n'est réel qu'à long terme. Seul le personnel navigant ne peut donc être concerné.