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La ministre de l'Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé une séries de mesures pour l'enseignement ce jeudi. Deux décisions se détachent. Il y a d'abord celle de réduire au maximum l'accueil des élèves en maternelle. Il y a ensuite le choix de ne pas demander aux écoles d'assurer les cours à distance. Dans les deux cas, il ne s'agit pas d'arrêt formel des cours, mais les mesures sont très proches d'une suspension générale. Un service d'accueil est maintenu pour les parents qui n'ont pas d'autre solution. Les examens et les épreuves restent autorisés.
Ces annonces concernant l'enseignement font suite aux décisions du comité de concertation de mercredi. Celui-ci avait décidé de suspendre les cours en présentiel dans le primaire et le secondaire. Des syndicats et des enseignants ont ensuite demandé à fermer également les écoles maternelles.
Nous avons parcouru la circulaire 8033 transmise aux écoles. En voici les principales informations.
Enseignement primaire et secondaire ordinaire et spécialisé
Les cours en présentiel sont suspendus. Les examens et les épreuves de qualification qui étaient prévus peuvent toutefois être organisés.
Formellement, la circulaire n'interdit pas les cours à distance, mais elle ne demande pas de les organiser. "Nous ne vous demandons pas d’organiser l’enseignement à distance pendant cette période. Nous demandons en revanche que les équipes restent disponibles pour les élèves qui auraient besoin d’un soutien à distance", indique la circulaire. "Les élèves sont présumés en absence justifiée".
Les cours sont suspendus, mais les établissements doivent assurer un accueil pour les élèves inscrits. La ministre demande "un maximum de solidarité des parents" et précise que le service d'accueil ne doit être utilisé que lorsqu'aucune "autre solution alternative de garde n'est possible". Il est demandé aux parents de prévenir l'école de la venue de leur enfant. Cela n'est pas obligatoire mais recommandé.
Le service d'accueil est prévu jusqu'au 2 avril inclus, mais pas durant les vacances de Pâques.
Enseignement maternel
La ministre de l'Education demande, pour la semaine du 29 mars au 2 avril, "à limiter autant que possible les contacts dans l’enseignement
maternel".
D'après la circulaire, cela implique concrètement d’organiser l’accueil des élèves mais de:
- ne pas prévoir d’activités pédagogiques impliquant l’acquisition de nouvelles compétences ;
- inviter les parents à garder au maximum leurs enfants à la maison ou à trouver des solutions de garde alternatives ne mobilisant pas des personnes à risque afin de participer à l’effort collectif de limitation des contacts (l’obligation scolaire ne sera pas contrôlée pour les 3èmes maternelles).
Et dans le supérieur?
Dans l'enseignement supérieur, c'est la décision du comité de concertation de mercredi qui prévaut: les cours en présentiel sont suspendus, mais les cours à distance continuent.
Et le transport scolaire?
La circulaire transmise par le cabinet de la ministre Caroline Désir précise que "le transport scolaire reste fonctionnel".
Stages et contrats dans l'enseignement en alternance
La circulaire indique que les stages et apprentissages peuvent être poursuivis si :
- les conditions de sécurité sont rencontrées dans la réalisation du stage/apprentissage ;
- les autorités responsables du lieu d’accueil de l’apprenant acceptent leur poursuite.
Accueil avant et après l'école
"Cet accueil peut être maintenu selon les horaires habituellement prévus dans l’enseignement et selon les règles de sécurité fixées par les circulaires précédentes", précise la circulaire.
Les centres PMS restent accessibles
Durant la semaine de suspension des cours, les Centres psycho-médico-sociaux restent ouverts et accessibles aux élèves, aux parents et aux équipes éducatives. "L’action des CPMS est plus essentielle que jamais dans le contexte actuel. Ils poursuivent leur travail dans le respect de leurs missions", précise la circulaire.
Et les internats?
Dans les établissements de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE, environ 500 établissements et 210.000 élèves), "les élèves résidant en internat, home d’accueil, home d’accueil permanent organisés sur base d’une décision du SPJ ou SAJ, dont les besoins de soins dépassent la capacité de la famille en raison de restrictions ou d’un handicap ou dont les parents travaillent dans des secteurs essentiels et n’ont pas d’autres solutions d’accueil et/ou d’hébergement, sont accueillis par la garderie organisée par leur école", précise la circulaire. "A défaut, ils sont accueillis dans leur internat selon des modalités définies par le pouvoir organisateur".
"Congé corona" disponible pour les parents
Les dispositions prises par le ministère de l'Education ouvrent le droit au "congé corona". "Il est donc possible pour les parents qui en remplissent les conditions de demander à bénéficier du chômage temporaire pour force majeure, en vertu de la loi la loi du 23 octobre 2020 étendant aux travailleurs salariés le bénéfice du régime de chômage temporaire pour force majeure corona dans les cas où il est impossible pour leur enfant de fréquenter la crèche, l’école ou un centre d’accueil pour personnes handicapées", indique la circulaire.
L’objectif poursuivi reste bien la reprise à 100% en présentiel des élèves dès le 19 avril
Dans la circulaire, la ministre Caroline Désir a partagé une note "plus positive" avec le personnel enseignant. "je vous informe que l’objectif poursuivi
reste bien la reprise à 100% en présentiel des élèves dès le 19 avril prochain. Les règles sanitaires à mettre en oeuvre dans le cadre de cette rentrée vous seront communiquées au début de la semaine prochaine, après concertation avec les experts sanitaires et les acteurs institutionnels de l’enseignement. J’espère que la suite de cette année scolaire nous réservera plus de sérénité et de stabilité", a écrit la ministre.
Arrêt de travail observé ce matin
A noter que ce matin, les syndicats de l'enseignement avaient prévu, préalablement à l'annonce des nouvelles mesures, une interruption de travail et qu'il est observé dans plusieurs écoles. C'est ce qui nous revient de messages envoyés grâce au bouton orange Alertez-nous. Il s'agit d'une action en front commun, qui consistera à ne pas donner cours lors de la première heure, selon Joseph Thonon, président de la CGSP enseignement. "L'objectif est de montrer notre mécontentement par rapport aux conditions de travail dans lesquelles nous sommes contraints de donner cours", précise le syndicaliste du service public. "Le manque de matériel, l'absence de plexiglass, pas de masque fourni..." Parmi les revendications, la vaccination prioritaire est également toujours d'actualité.