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La grève a-t-elle été un succès? En fonction de l'interlocuteur, la réponse change du tout au tout

La journée de grève de ce mercredi 13 février est-elle une réussite ? Selon les syndicats ou le patronat, le bilan varie. Les syndicats se félicitent du succès de la grève et espèrent que leur voix a été entendue. Du côté des patrons, on se dit prêt à négocier sur d'autres mesures que la norme salariale. Quant au Premier ministre il invite les partenaires à discuter, estimant que la grève "ne résout rien".

A la mi-journée, nos reporters Simon François, Mathieu Langer et Samuel Leratte ont pu prendre le pouls de l'action syndicale en sondant les participants au rassemblement organisé dans le centre de Charleroi. "Quand on voit l'ampleur de ce succès, ça veut dire qu'il y a une véritable attente de la part des travailleurs et de la population et que les employeurs et hommes politique feraient bien d'écouter ce message lancé par la population", a estimé Robert Verteneuil, président de la FGTB.

L'écoutent-ils? En tout cas, une première réponse est rapidement venue du monde politique. Dans un communiqué, le Premier ministre appelle les partenaires sociaux à préserver la paix sociale. "Syndicats et patronat doivent regagner la table des négociations, a écrit Charles Michel. La grève ne résout rien. Je tiens à remercier tous ceux qui travaillent aujourd’hui".

"Vivre, c'est autre chose que de n'avoir assez que pour payer les factures à la fin du mois"

Patrons et représentants syndicaux sont en désaccord sur l’augmentation salariale pour les deux années à venir: 0,8% hors index, c’est trop peu, selon les syndicats. La CSC répond, néanmoins, à l’appel du Premier ministre en direct dans le RTLINFO 13H. "Nous allons nous remettre autour d'une table en espérant que cette fois, les employeurs ne témoigneront pas de mépris à l'égard des travailleurs, a estimé Marie-Hélène Ska, secrétaire nationale de la CSC. On espère qu'ils comprendront qu'on ne peut pas vivre simplement en ayant une succession de contrats à durée déterminée, ou avec des temps partiels de 20 heures par semaine et que vivre, c'est autre chose que de n'avoir assez que pour payer les factures à la fin du mois, sans pouvoir faire de projets".

Des chèques repas, le paiement des trajets des travailleurs: est-ce suffisant?

La fédération des entreprises de Belgique s’inquiète de l’image du pays à l’étranger. Son administrateur délégué refuse de toucher à la marge d’augmentation salariale. Il propose des mesures alternatives. "Nous avons déjà fait des propositions pour qu'il y ait plus de pouvoir d'achat, a estimé Pieter Timmermans, administrateur délégué de la fédération des entreprises de Belgique (FEB). Maintenant, les coûts raisonnables pour les entreprises, c'est ça: c'est dans cet espace-là qu'il faut trouver les solutions. On a mis des chèques repas sur la table, des interventions train-tram-bus et autres".

Le président du "groupe des 10", l’organe qui réunit les partenaires sociaux, doit rencontrer patrons et syndicats pour évaluer si une négociation est possible. Aucune date de reprise des discussions n’a été fixée pour le moment.

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