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La sortie du nucléaire de notre pays en 2025 continue de susciter le débat. Le gouvernement fédéral devait avoir pris la décision avant fin novembre et nous sommes en décembre. Une étude de l’UGent signalait ces jours-ci que la fin du nucléaire belge ne représenterait pas de problème d’approvisionnement ni de prix pour les citoyens. Pour évoquer ce dossier sensible, l’émission C’est pas tous les jours dimanche a invité Philippe Hendrickx, président de la fédération belge de l’énergie à la confédération nationale des cadres. Il représente les cadres de Doel, Thiange et Bruxelles dans le nucléaire et pour cet expert, les syndicats sont tous sur la même longueur d’onde.
"Notre analyse a été faite sur base de ce qui a été dit en commission parlementaire par la ministre et Elia", commence par expliquer le spécialiste. "Le problème, c’est de passer l’hiver 2025-26. Il faut 13.700 Méga Watt. Avec le projet des centrales au gaz, il en reste 8000 à trouver."
Alors que l’université de Gand a rendu une étude qui indique qu’il n’y aurait pas de problème d’approvisionnement, Philippe Hendrickx en doute très fortement. "Il y a une surestimation des capacités qui seraient disponibles (…) et on a sous-estimé le pic de consommation. On n’a pas tenu compte des mesures fédérales en matière d’électrification ou de transport. On n’a pas tenu compte non plus que dans le plan climat de la région flamande, il va être demandé d’abandonner les chaudières au gaz et au fuel et les remplacer par des pompes à chaleur. Quand on fait la somme de tous ces trous, il y a, selon nous, un problème d’approvisionnement. Et comme le prévoit l’accord de gouvernement, s’il y a un problème d’approvisionnement, il faut prolonger les deux réacteurs les plus récents."
"C’est notre analyse", conclut président de la fédération belge de l’énergie à la confédération nationale des cadres.
Invité à répondre, le président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, affirme lui le contraire. La société Elia a été chargée de faire le point [sur la question de l'approvisionnement]. Elia est l'entreprise la mieux outillée pour nous dire où nous en sommes. "Sa conclusion est limpide: il n'y aura pas de problème de sécurité d'approvisionnement", tranche le président d'Ecolo.