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C'est essentiellement le respect de la proportionnalité qui préoccupe la Commission européenne dans l'interdiction belge de voyages non-essentiels, a précisé lundi un porte-parole de l'exécutif européen.
"Quelques soucis" avec les mesures en Belgique
La Commission est régulièrement interrogée depuis plusieurs jours sur les restrictions à la liberté de circulation imposées en Belgique, mais aussi en Allemagne. "Il y a encore eu des contacts entre le cabinet du commissaire européen à la Justice Didier Reynders et celui du Premier ministre Alexander De Croo. La question de la proportionnalité est importante pour nous, et nous avons quelques soucis concernant les mesures en Belgique. Nous restons en contact et prendrons les mesures nécessaires", a commenté ce porte-parole, Christian Wigand.
L'interdiction belge de déplacements non-essentiels ne respecte pas les recommandations que se sont fixées les États membres sur base d'une proposition de la Commission. Le commissaire Reynders a déjà fait part de ses préoccupations, ravivées par l'annonce de la prolongation de la mesure jusqu'au 1er avril. Il avait souligné que les mesures des États membres devaient être "non-discriminatoires, nécessaires et proportionnées". C'est ce dernier aspect qui pose question à la Commission dans l'interdiction belge.
Une interdiction levée avant son terme?
De son côté, le Premier ministre a souligné vendredi que l'interdiction, qui vise essentiellement le congé de Carnaval, serait réévaluée au prochain Comité de concertation (26 février). Ce week-end, la vice-Première ministre Petra De Sutter et le ministre-président wallon Elio Di Rupo ont laissé entendre que l'interdiction pourrait être levée avant terme et laisser place à une forte recommandation de ne pas se rendre à l'étranger. Au-delà d'une pression politique, la marge de manœuvre de la Commission semble limitée: la Belgique a notifié sa décision à l'exécutif européen sur base d'une dérogation prévue par le règlement Schengen sur les contrôles aux frontières. Quant à la recommandation, elle n'est pas contraignante. "La Commission fait de son mieux en étant en contact permanent et en fournissant des analyses juridiques", se défend-elle.
La présidente Ursula von der Leyen a une nouvelle fois abordé ce lundi matin, lors d'une réunion Covid-19 avec ses commissaires, la question des restrictions de voyages dans l'UE. Dans L'Echo ce week-end, la commissaire à la Santé Stella Kyriakides a répété que le virus étant partout, "ce n'est pas en fermant les frontières que nous allons le contenir." La Commission, qui préconise de ne pas interdire les déplacements non-essentiels mais de les décourager fortement de et vers les zones les plus à risque, remettra le sujet à l'ordre du jour d'une réunion informelle des ministres des Affaires européennes prévue le 23 février prochain.