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Près de 300 sans-papiers grévistes de la faim ont arrêté de boire: "Un décès devient possible à tout moment"

Après quasi deux mois de grève de la faim, des sans-papiers se trouvant à l'église du Béguinage et dans des locaux de la VUB à Bruxelles, ont arrêté de boire, ce qui va accélérer très rapidement la détérioration de leur état de santé.

Des équipes médicales ont été envoyées dimanche soir, sur demande du gouvernement. Il s'agissait de faire "un check-up médical de ceux qui le souhaitaient", a-t-il été expliqué. A bonne source, on apprend que la décision a été prise après une concertation entre le gouvernement fédéral et les bourgmestres concernés, à la suite d'un rapport médical de la Croix-Rouge. Trois équipes SMUR ont été envoyées au même moment, sur chacun des sites où séjournent les grévistes de la faim, confirme-t-on au cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.

"Après près de soixante jours de grève de la faim, une majorité des 450 personnes ont commencé une grève de la soif: un décès devient possible à tout moment, notamment parce que l’état neurologique et psychologique des grévistes est tellement dégradé qu’une décision fatale peut finir par s’imposer à l’esprit des personnes en extrême souffrance", alerte lundi matin Médecins du Monde. Selon l'organisation, ce sont "près de 300 grévistes" qui sont aussi en grève de la soif, sur deux des trois sites occupés, ceux de la VUB et de l'église du Béguinage. 

"L'état neurologique de la plupart des grévistes est excessivement critique avec des débuts de cécité, des vertiges et pertes d'équilibre entraînant des blessures et lésions", indique via communiqué de Médecins du Monde la Docteure Rose Nelki, qui suivait les grévistes du site de l'ULB.

Médecins du Monde rappelle que la survie sans boire se limite à quelques jours : "La circulation du sang diminue, le rythme cardiaque augmente très fort, la tension diminue et le rythme respiratoire s’accélère, ce qui augmente encore la perte d’eau."

De son côté, le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Sammy Mahdi reste sur la ligne du traitement individuel des dossiers de régularisation et non sur une régularisation collective de tous les grévistes. Il a rappelé la mise en place de zones neutres où les grévistes peuvent avoir un contact direct avec l'Office des étrangers : "Nous recevons des signaux indiquant que la pression de groupe sur certains sites est si élevée que cela m'inquiète certainement. Mais nous continuons à espérer que les gens voudront voir traiter leur dossier individuellement, car il n'y aura ni solution collective ni concessions pour les grévistes de la faim. Sinon, demain, il risque d'y avoir des grèves de la faim dans toutes les églises du pays."

Un comité ministériel restreint a lieu ce lundi matin, lors duquel la situation des sans-papiers sera abordée.

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