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Après le drame survenu dimanche à Strépy-Bracquegnies se pose la question de l’encadrement des cortèges carnavalesques. Le ramassage de Gilles fait partie du folklore dans la région. Il y a généralement un signaleur qui avertit les automobilistes. Difficile, selon les sociétés de Gilles d'en faire plus.
Le ramassage des Gilles est un rendez-vous incontournable du folklore carnavalesque. Dimanche prochain, dès 4h du matin, les rassemblements traverseront des rues fréquentées de La Louvière. Chacun aura une pensée pour les victimes. Mais les règles de sécurité ne seront pas pour autant renforcées.
"Il y a 70, 80 ramassages dans la ville. Donc, un policier à chaque ramassage ce n’est pas possible et étendre le périmètre de sécurité au-delà de ce qui est en place actuellement, ce n’est pas possible non plus. On fait tout pour sécuriser les ramassages au maximum", explique Dominique Depoter, président de l’Amicale des Sociétés du carnaval louviérois.
Dans la plupart des cas, un signaleur muni d’un gilet fluorescent et d’un éclairage est placé de part et d’autre du groupe. Pour le bourgmestre de Morlanwelz, commune où trois carnavals ont lieu en temps normal, difficile d’en faire davantage.
Faire sans le ramassage, ce serait retirer une bonne partie de la magie du moment
"Nous rappellerons à tous les présidents de Sociétés les grandes règles bien évidemment mais surtout celle indiquant que les signaleurs doivent être équipés correctement. Ils le sont mais un rappel ne fait jamais de tort", pointe Christian Moreau, le bourgmestre. "On se demandait si peut-être pour les plus grands axes, on ne laisserait pas une voiture derrière, avec les quatre feux allumés, rouler au pas. Mais est-ce que ça changerait quelque chose quand on voit ce qui s’est passé dimanche ? Je ne suis pas certain", souligne Benoît Ruelle, le trésorier de la Société folklorique "Les Pierrots Rouges de Carnières".
Il est impensable pour les Gilles d’emprunter exclusivement les trottoirs et encore moins de supprimer cette tradition du ramassage. "Cela fait 60 ans que je fais Gille j’ai toujours connu les ramassages, que ce soit aux Soumonces ou au carnaval", confie Dominique Depoter.
"C’est vraiment un moment suspendu dans le temps, qui marque le début des festivités et qui nous rassemble tous. Faire sans, ce serait retirer une bonne partie de la magie du moment", ajoute Benoît Ruelle.
Pour les Sociétés carnavalesques, le drame survenu dimanche relève d’un problème de comportement au volant et non d’un manque de sécurité.