La Belgique figure sur une liste dévoilée lundi par le site WikiLeaks, répertoriant les utilisateurs d'un logiciel d'espionnage développé par la société allemande Finfisher. Les programmes proposés par cette entreprise permettent entre autres d'intercepter des communications et des données, provenant d'ordinateurs aussi bien que d'appareils mobiles.
La Slovaquie, la Mongolie, le Qatar, l'Afrique du Sud, le Bahreïn, le Pakistan, l'Estonie, le Vietnam, l'Australie, le Nigeria, les Pays-Bas, Singapour, le Bangladesh, la Hongrie, la Bosnie et l'Italie figurent également aux côtés de la Belgique sur la liste des clients de l'entreprise munichoise. Cette dernière affirme mettre au point des produits permettant aux autorités et aux services de renseignements d'identifier, de localiser et de condamner des "criminels".
Espionner des journalistes ou dissidents
L'entreprise Finfisher, fondée en 2007 en tant que filiale du groupe anglais Gamma, est devenue indépendante en 2013. Elle développe des malwares utilisés par les services de renseignement du monde entier "pour espionner des journalistes, des dissidents politiques et d'autres", estime WikiLeaks. Ces programmes seraient capables d'intercepter des communications sur Skype, des courriels, ainsi que des contenus audio et vidéo provenant de sources diverses. En décembre 2011, le site WikiLeaks avait publié une première liste de documents concernant les logiciels d'espionnage et les activités de Finfisher. La société "continue à opérer sans aucune honte depuis l'Allemagne en vendant des malwares à certains des régimes les plus corrompus de la planète", a dénoncé lundi le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (photo), dans un communiqué de presse.
1,1 millions d’euros payés par la Belgique
D'après la liste dévoilée, la Belgique aurait acheté 13 licences, toutes arrivées à expiration, à la société. Finfisher aurait gagné environ 1,1 million d'euros pour ces transactions. Notre pays compte deux services de renseignements: la Sûreté de l'État et le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS).
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