"Depuis 2020, on n'en trouve quasiment plus": que se passe-t-il avec les pièces à l'effigie du roi Philippe?

"J’ai toujours bien aimé faire des collections". Xavier est ce qu’on appelle un collectionneur passionné. Au fil de sa vie, il a eu plusieurs phases successives en passant par les statuettes de tortues (il en possédait entre 200 et 300), les répliques de camping-cars et les appareils photo à travers les âges (sa pièce la plus ancienne date des années 1890-1900). Il y a un an, ce jeune pensionné va se lancer dans une nouvelle collection : les pièces de monnaie. Les Euros, plus particulièrement.

Après avoir racheté sa collection à quelqu’un désireux de s’en débarrasser, Xavier prend plaisir à retrouver les pièces qu'il lui manque. 

Ses différentes pièces, il les classe minutieusement par pays et par valeur. Mais ce passionné se trouve bien embêté à cause de son propre pays. Il ne trouve pratiquement aucune pièce récente à l’effigie du roi Philippe. "Depuis 2020, on n'en trouve quasiment plus. J'ai regardé dans les livres numismatiques (qui traitent de l'histoire des pièces de monnaie) et ils disent que la Belgique en fabrique de moins en mois", constate-t-il.

"Pour le Nouvel An, j’étais avec une quinzaine d’amis et l’un d’eux a apporté un gros pot rempli de pièces d’un et deux cents. J’ai proposé qu’on regarde s’il y a des pièces avec Philippe dessus, parce qu’on n’en trouve pas. On en a trouvé deux ou trois, mais pas beaucoup."

Si Xavier et ses amis ont tant de mal à trouver des pièces récentes à l’effigie de notre souverain, c’est pour une bonne raison : en 2020 et 2021, la production était totalement à l’arrêt, ou presque. 
"Pendant ces deux années, la production est pratiquement tombée à zéro", confirme Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances. "Il y avait moins de demandes, car les gens préféraient payer de façon électronique. La production est quasiment tombée à zéro."

Depuis 2018, les pièces ‘belges’ ne sont plus frappées chez nous, mais chez nos voisins néerlandais. Leur production a été confiée à la Monnaie Royale des Pays-Bas.

"Ce sont toujours des pièces belges", assure Florence Angelici. "Le Roi est toujours la figure émettrice de ces pièces. Le design et la décision de frapper des pièces se font au niveau belge, c’est juste au moment de la production qu’on demande à la Monnaie Royale des Pays-Bas de la frapper pour nous."

Videz vos tirelires

En plus de ses explications, la porte-parole lance un appel aux Belges : utilisez votre monnaie. "On constate que la monnaie circule de moins en moins. On encourage les Belges à faire circuler les pièces plutôt que les garder dans les poches ou les tirelires". Plus il y a de pièces en circulation, moins il sera nécessaire d'en fabriquer. 

De la patience... et de la chance

Que notre monnaie soit frappée en Belgique ou aux Pays-Bas ne change pas grand-chose aux affaires de Xavier. Cet ancien entrepreneur de jardin n’a toujours pas réussi à mettre la main sur une pièce d’un euro à l’effigie de Philippe, "peu importe l’année". Alors que les pièces étrangères, comme les Allemandes, "on en trouve autant qu’on veut", s’étonne l’homme de 61 ans.

Si pour des pays plus éloignés, tels que la Croatie, Xavier reconnaît qu’il achète les séries complètes, "ça coûte 10-15 euros", il ne pensait pas que trouver des pièces noires-jaunes-rouges puisse être si compliqué. "Je ne vais quand même pas acheter des pièces belges, je vis dans le pays !"

Le Carolo va devoir s’armer de patience avant de trouver les exemplaires qui lui manquent… Et avoir un peu de chance.