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C'est une session d'examens hors du commun qui attend d'ici quelques jours les élèves de l'enseignement supérieur. Des examens à domicile pour cause de coronavirus. Mais si tous les élèves sont à la maison, comment s'assurer qu'ils ne trichent pas? C'est un gros défi pour les universités et pour les hautes écoles. Nous avons pour cette raison contacté le recteur de l'Université Libre de Bruxelles Yvon Englert.
Il nous explique comment cela va se passer à l'ULB. "Il n'y aura pas de surveillance continue par un logiciel pendant les examens", a-t-il indiqué lors du "RTLinfo Bienvenue" de 12h45 à notre présentatrice Alix Battard. "Notre stratégie a été, pour assurer une bonne équité entre les étudiants, de travailler sur la façon de poser les questions et sur la structure de l'examen et il n'y aura chez nous pas de surveillance continue comme dans certaines autres universités pour ces examens écrits".
Ca veut donc dire que l'examen sera en ligne via une une plateforme. "Exact. Et non seulement, ce sera en ligne, mais une fois que l'étudiant aura répondu, les questions seront immédiatement téléchargées sur le serveur de l'université. Ce qui nous met évidemment à l'abri de 'perdre' l'examen en cas de difficultés connexion à un moment ou un autre".
Quid des examens à livre ouvert?
D'autres universités ont décidé de s'équiper d'un logiciel qui prend des photos apparemment de manière aléatoire pendant la durée de l'examen pour voir si les étudiants ne trichent. L'ULB n'y était pas favorable, voire carrément critique envers ce logiciel. "Je ne suis pas critique", assure Yvon Englert. "Je pense que chacun essaye de trouver les solutions qui lui paraissaient plus adéquates. Nous avons décidé de ne pas aller dans cette voie, essentiellement pour deux raisons: la première, c'est qu'elle nous paraît comporter une partie d'illusions. Si l'ordinateur est bloqué, on ne voit pas ce qui est derrière la caméra et rien n'empêche d'avoir un second ordinateur à disposition. Les surveillances à distance, qui sont faites dans des universités virtuelles depuis déjà longtemps, sont des systèmes très sophistiqués. Et d'autre part, il y avait évidemment cette résistance à cette intrusion dans la vie privée. Donc, nous avons plutôt privilégié le mode de questions à la surveillance. Les étudiants auront droit à un rappel à travers une charte au début de l'examen sur l'engagement de passer leurs examens seul. Il ne faut pas oublier que l'examen, c'est la façon pour l'étudiant de se rassurer, qu'il a les outils pour commencer l'année suivante".
L'ULB veut donc beaucoup miser sur la confiance et sur le lien de confiance avec les étudiants. Est-ce que ça n'aurait pas été plus simple de faire des examens à livre ouvert tout simplement? "Mais ce sera une des modalités de la session. Les professeurs ont évidemment chacun suivi une voie, on leur a fourni un document avec toutes sortes d'options possibles et évidemment l'examen à livre ouvert est une bonne option. Moi, j'ai toujours été très favorable à l'examen à livre ouvert même en dehors du coronavirus", conclut Yvon Englert.
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