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Dans la zone désormais confinée, un exploitant forestier que nous avons rencontré achète en moyenne 2000m³ de bois chaque année. Grace à des dérogations, il a pu retirer des arbres victimes de scolytes. Mais il lui reste 400m³ de bois auxquels il n’a pas accès.
"Nous avons à peu près pour 50.000 euros qui sont bloqués en forêt. Et des pertes d'investissement parce que notre matériel ne travaille pas", confie Vincent Toussaint, exploitant forestier.
Si l’on considère la perte de valeur de la marchandise, il estime au total à 150.000 euros le préjudice subi. "Si ça continue comme ça, c'est du péril pour notre entreprise, et les autres aussi", réagit l'exploitant.
La zone de 30.000 hectares représentait avant l’interdiction d’accès 180.000m³ de bois vendus chaque année.
Selon la confédération bois, 250 emplois sont aujourd’hui menacés.
Si on n'intervient pas ici rapidement, ce sera plusieurs années de travail qui vont tomber par terre
Le secteur profite des démonstrations forestières en marge de la foire de Libramont pour réclamer un retour immédiat dans la zone. "Il y a des jeunes plantations qui avaient besoin de dégagement pour éviter que les ronces ne recouvrent les jeunes plantations. Si on n'intervient pas ici rapidement, ce sera plusieurs années de travail qui vont tomber par terre pour rien", explique Jean-Louis Bodart, exploitant forestier.
"Il y a des travaux urgents, notamment pour les entreprises il y a tous les lots qu'elles ont acheté avant le 17 septembre. Donc pour leur entreprise il y a une véritable urgence d'aller chercher ces bois-là. Et pour les propriétaires forestiers, les entrepreneurs, c'est pouvoir aussi aller faire les plantations dans les terrains qui ont été dégagés", confie François De Meersman, secrétaire général de la confédération bois.
La réponse du ministre
Nous avons interrogé René Collin, le ministre wallon de l'Agriculture, de la Nature et des Forêts. "C'est plus facile de dire oui à ce qu'on demande, mais moi je dois assumer mes responsabilités. Je dois d'abord veiller à ce qu'on se débarrasse de la PPA (ndlr: peste porcine africaine), et je pense qu'on est en bonne voie", réagit-il.
Pour compenser la perte d’activité, la confédération demande des indemnités. Le prochain gouvernement wallon devra se prononcer, répond le ministre de l’Agriculture.
Quatre millions d’euros ont été promis à la filière pour faire face à aux conséquences de la peste porcine africaine.