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Pour les parents, les enseignants et les directeurs d'école, les temps sont durs. Mesures sanitaires qui changent régulièrement, difficultés pour les faire appliquer, augmentation des cas positifs à tous les niveaux… C'est la galère. Sur le terrain, c'est plus que jamais l'école de la débrouille : tout le monde aide tout le monde. La responsable du réfectoire s'occupe d'une classe, la directrice fait office de prof et de secrétaire. Sachant qu'il faut 6 jours pour remplacer un professeur dans le fondamental et 10 jours dans le secondaire, les écoles ont deux solutions : fermer ou rester ouvertes, mais avec les moyens du bord.
Nous nous sommes rendus dans une petite école à Ohain, dans le Brabant wallon. 7 des 12 institutrices ont été absentes, 4 le sont encore. Des classes ont été fermées, dont celle de 2e primaire la semaine passée. "La classe était fermée, on ne pouvait pas aller à l'école", explique Olivia, une élève. 8 enfants étaient positifs, et "notre prof a le corona, elle va revenir mercredi". Et en attendant, "c'est madame Marie qui donne cours, c'est la directrice".
"On gère"
"Tous les matins, on explique aux enfants qui va prendre la classe, qui va s'occuper d'eux pendant la journée. Comme ça ils ont un petit programme et ça les rassure", nous a confirmé la directrice… Pour elle, c'est désormais "un boulot de prof, et parfois de secrétaire… On gère, oui"
On compose vraiment au jour le jour
Et Malika, qui est censée faire uniquement les garderies, se retrouve désormais dans les classes toute la journée… "Je suis mise au courant le matin. C'est épuisant, on ne sait pas comment ça va aller d'un jour à l'autre. On compose vraiment au jour le jour".
Ce cas de figure existe dans d'innombrables écoles en Belgique. Et dans certaines d'entre elles, il n'y a vraiment plus assez de personnel pour encadrer les enfants. Elles ferment alors carrément leurs portes. Une fermeture dite 'organisationnelle', comme le permettent les circulaires ministérielles.
Record d'absentéisme
Les chiffres sont inédits. Il y a 18,6% d'absents dans l'enseignement libre (catholique) : quasiment 1 sur 5 ! Plus de 1.000 profs sont absents dans le réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement: c'est un triste record.
Les trois ministres de l’Enseignement (Fédération Wallonie-Bruxelles, Communauté flamande et Communauté germanophone) seront entendus prochainement par la CIM (Conférence Interministérielle) Santé pour relayer les difficultés que l’on connaît dans les écoles et qui sont liées aux protocoles actuels (élèves écartés, quarantaines, etc.).
Les pistes sont multiples :
- Permettre un remplacement plus rapide des enseignants
- Lever des obligations administratives liées au recrutement
- Mobiliser des équipes d'accompagnement
Pour l'instant on ne fait pas appel à d'anciens profs ou directeurs, mais le projet est à l'étude.