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Depuis septembre 2018, la modernisation des règles de succession a poussé plus de Belges à réfléchir et à préparer leur testament. En un an, le nombre de testaments enregistrés a augmenté de 15%. La grande nouveauté depuis 2018 : la part réservée aux héritiers légaux est plus limitée qu’avant.
Selon Sylvain Bavier, notaire à La Louvière, la part de liberté de disposer de son patrimoine dépendait du nombre d'enfants. "À savoir : un demi, un tiers ou un quart, selon que vous ayez un, deux ou trois enfants", explique le notaire, joint par Bernard Lobet. "Aujourd'hui, la réforme fait en sorte qu'on ait à sa disposition la moitié de son patrimoine dont on va pouvoir disposer complètement librement. On a donc une plus grande part de liberté."
Une préoccupation de plus en plus précoce
Cette plus grande part de liberté semble avoir plu aux personnes qui souhaitent rédiger leur testament. En Belgique, depuis les changements survenus en 2018, des personnes de plus en plus jeunes consultent un notaire dans ce but.
Certaines personnes, par exemple divorcées avec enfant et âgées d'une quarantaine d'années, se préoccupent déjà de leur testament. "J'ai des clients qui ont 45/50 ans et qui m'expliquent qu'ils vont acheter l'appartement qu'ils envisagent de louer, au nom de leurs enfants, tout en gardant l'usufruit", raconte le notaire bruxellois Marc Van Beneden. "Je leur dis que c'est peut-être un peu tôt, qu'ils seront coincés, s'ils achètent un bien au nom de leurs enfants mineurs, parce qu'ils devront à chaque fois demander l'autorisation du juge."
Le fait de parler de successions plus fréquemment qu'auparavant expliquerait, selon Marc Van Beneden, que des personnes de plus en plus jeunes agissent de plus en plus sur leur succession, "alors que c'est parfois un peu tôt". Les situations familiales complexes, avec des familles recomposées, peuvent également expliquer que les parents souhaitent clarifier leur succession de plus en plus tôt.