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Une grève du front commun syndical des cheminots se tient jusque ce soir. Pierre Lejeune, le président de la CGSP Cheminots (syndicat socialiste), était l’invité de la matinale de Bel RTL. Interrogé par Fabrice Grosfilley, il est revenu sur les raisons de ce mouvement.
Les cheminots revendiquent davantage de moyens budgétaires pour le recrutement et une adaptation des barèmes. Les entreprises ferroviaires estiment les besoins à 3,4 milliards d’euros, en plus des dotations actuelles, pour les dix prochaines années. En comptant l’inflation et la hausse des coûts de l’énergie, "ce montant devrait monter aux alentours de quatre milliards pour réaliser les ambitions affichées par le gouvernement", a indiqué Pierre Lejeune.
"Le personnel souffre. Il est à bout. Il manque beaucoup de personnes. Entre septembre 2021 et septembre 2022, 600 emplois ont disparu au sein des chemins de fer, donc la charge de travail devient de moins en moins supportable pour le personnel. Les conditions de travail sont dégradées. Maintenant, il faut des recrutements et pour cela, il faut que les budgets suivent".
Un millier de recrutement sont prévus au sein du gestionnaire du réseau Infrabel et 1.300 sont aussi prévus cette année à la SNCB. "Ce n’est pas rien mais ce n’est pas suffisant. Pour les cinq dernières années, ce sont 5.000 emplois qui ont été supprimés globalement, puisque le gouvernement Michel avait déjà décrété 3 milliards d’économies au sein des chemins de fer, donc on subit la continuité de tout cela aujourd’hui".
Il déplore également le fait qu’il y ait plus de départs et de nouvelles recrues qui quittent après quelques moins : "C’est peut-être un problème de motivation, d’attractivité des métiers… C’est peut-être aussi le fait que les conditions de travail sont déjà dégradées, et donc les gens ne restent pas dans l’entreprise", a avancé le président de la CGSP Cheminots.