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Il y a de quoi s'inquiéter pour Luc Vandormael, le président de la fédération des CPAS de Wallonie, qui était l'invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL. Il rapporte que "l'on voit déjà les signes de l'augmentation de demandes d'aides liées aux factures d'énergie".
Luc Vandormael tire la sonnette d'alarme, selon lui, nous ne sommes qu'au début des ennuis : "Nous sortons du Covid. Nous avons eu dans certaines régions les inondations. Voici à présent la crise de l'énergie. La situation est vraiment préoccupante et nos travailleurs sociaux sont vraiment sur les genoux" nous dit-il. Pour les CPAS, il faut s'attendre au pire : "Le moment clé, c'est le moment où l'on reçoit sa facture de régularisation. On craint vraiment très fort ce moment-là".
13% des Belges vivent sous le seuil de pauvreté, alors qu'en Wallonie, ils sont 20%. Cela représente une personne sur cinq, dont un enfant sur quatre. Luc Vandormael attire l'attention sur une catégorie particulière de la population, celle des jeunes : "Selon des statistiques d'il y a un an ou deux où on parlait de 23% de la population au CPAS qui avait moins de 24 ans... Aujourd'hui on a passé les 30%".
Il remarque aussi un nouveau public qui pousse les portes des CPAS : "Il y a des gens de la classe moyenne qui nous disent 'attention, nous, nous n'avons pas ce cortège d'aides qui sont octroyées aux personnes les plus précarisées'. Ce sont des gens qui travaillent avec un salaire parfois assez conséquent". Le travail ne met plus à l'abri de la précarité, selon le président de la fédération des CPAS de Wallonie, "même si on travaille à temps plein, nous voyons des travailleurs pauvres".
La situation risque d'ailleurs d'empirer : "Avec la crise de l'énergie, le taux d'un ménage sur quatre pourrait passer à un ménage sur trois qui est au bord du précipice".
À quoi les CPAS s'attendent-ils ? "Il y a peut-être des gens qui vont s'endetter, qui vont réduire drastiquement leurs factures d'énergie en disant 'on va baisser d'X degrés'. Ce n'est pas nécessairement une bonne solution quand on a des problèmes de santé".
Le président de la fédération des CPAS de Wallonie le répète cependant : "N'hésitez pas à pousser la porte du CPAS de votre commune".