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Tout l'après-midi, les journalistes ont tenté d'obtenir une réponse à cette question: la N-VA va-t-elle quitter le gouvernement, en raison de son désaccord avec la ligne portée par les autres partis de la majorité (ainsi que par le parlement fédéral) au sujet du pacte des migrations de l'ONU? Nos reporters Loïc Parmentier et Nathan Gerlache n'auront eu qu'une seule et même réponse de la part du chef de groupe N-VA à la chambre, Peter De Roover. "Nous n'allons pas soutenir ce pacte, nous le disons depuis des semaines", a-t-il dit. "Allez-vous quitter ce gouvernement alors?", ont demandé les journalistes. "Non, j'ai dit que nous n'allions pas soutenir le pacte", a-t-il brièvement répondu.
Devant l'entrée du bureau de parti, où se tenait une réunion de crise, les membres de la N-VA n'ont fait aucune déclaration. Il n'y a que sur Twitter que Theo Francken a expliqué "continuer à travailler pour une société plus forte". Jan Jambon, ministre de l'Intérieur, a pour sa part simplement indiqué à des journalistes néerlandophones qu'il continuait à être ministre de ce gouvernement.
La N-VA se montrait catégorique
Plus tôt, le chef de groupe avait semblé formuler des menaces. "Avec la N-VA dans le gouvernement, la Belgique ne va pas approuver le pacte et nous allons voter contre", avait affirmé Peter De Roover.
En effet, la commission des Relations extérieures de la Chambre a approuvé la résolution sur le Pacte de la migration par une majorité. Sans surprise, la N-VA a voté contre. Le vote favorable des députés constitue la position officielle de la Belgique concernant ce pacte: le pays le soutient. Tous les regards sont maintenant tournés vers les nationalistes flamands dont la réaction est très attendue. En effet, le parti de Bart de Wever doit à présent faire un choix, lui qui continue de rejeter ce pacte. La N-VA quittera-t-elle le gouvernement? Y restera-t-elle? Lisez notre article à propos des différents scénarios possibles pour y voir plus clair.
Charles Michel avait demandé l'avis du parlement pour sortir de l'impasse
Pour rappel, un Pacte sur les migrations a été adopté en juillet à New York par l'ONU. Il est non contraignant et réaffirme la souveraineté des États dans la conduite des politiques migratoires. Mais ce pacte fait l'objet de critiques dans plusieurs pays dont les gouvernements défendent une ligne dure en matière de politique d'asile et d'accueil des migrants. Ces pays disent notamment craindre que le pacte pour une migration "sûre, régulière et ordonnée" ne consacre un "droit à la migration". Le gouvernement belge affirme adhérer à ce pacte, mais la N-VA le refuse, menaçant donc la majorité gouvernementale belge... Pour sortir de l'impasse, le Premier ministre Charles Michel a demandé l'avis du parlement fédéral sur la question. Cet avis, dont le vote a lieu en deux temps (ce mercredi et ce jeudi ndlr), constituera la position officielle de la Belgique dans ce dossier. Charles Michel se rendra donc ensuite à Marrakech pour exprimer son soutien au fameux pacte, mais à quel prix?