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Georges-Louis Bouchez était l’invité de la matinale de Bel RTL. Interrogé par Fabrice Grosfilley, le président du Mouvement réformateur s'en est pris aux propositions du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, en matière de lutte contre la fraude fiscale et a vivement critiqué certaines pratiques de l’administration fiscale.
Le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem veut permettre à l’administration fiscale d’avoir jusqu’à 10 ans pour procéder à des redressements dans le cas de dossiers complexes. Le président du MR a indiqué qu’il allait s’opposer totalement à cette proposition : "On est en train de matraquer des petits indépendants, des PME, pendant ce temps-là, la grande fraude fiscale internationale, elle échappe à tout et on essaye de faire des exemples avec des individus".
Georges-Louis Bouchez a lui pris l’exemple des droits d’auteur pour estimer que "quand il n’y a pas d’intention frauduleuse, on doit rester sur des délais raisonnables de trois ans, qui peuvent peut-être être étendus à cinq mais on ne doit pas aller au-delà".
Le président du MR a aussi évoqué la jurisprudence Antigone, "jurisprudence qui dit que si l’administration fiscale obtient certaines preuves de manière illégale, par exemple suite à des fuites de données, elle peut quand même les utiliser". Il poursuit : "En Belgique, et je n’ai pas peur de le dire, un braqueur de banque a plus de droits qu’un contribuable, c’est la raison pour laquelle le MR dépose une proposition de loi pour revenir là-dessus parce qu’il faut une égalité entre l’administration fiscale et les contribuables".
Est-ce que cela ne revient pas à protéger les fraudeurs ?, lui a demandé Fabrice Grosfilley. "Non, cela revient à protéger l’état de droit…", a considéré Georges-Louis Bouchez qui a encore ajouté "qu’avec ce raisonnement, on accepterait que l’administration fiscale soit une nouvelle Stasi (ndlr: service de renseignement et de police politique de la RDA) et qu’elle puisse tout connaître de votre vie, que vous soyez coupable ou pas et dans un état de droit, cela ne va pas".