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Crise politique en vue à Bruxelles? DéFi pourrait quitter le gouvernement dans l'affaire du port du voile à la STIB

François De Smet, président de Défi, était l'invité de la rédaction de Bel RTL ce jeudi matin. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley sur la décision de la STIB de ne pas interjeter appel du jugement dans l'affaire des signes conventionnels.

Pour rappel, le tribunal du travail de Bruxelles a condamné, au début du mois, la STIB pour discrimination fondée sur les convictions religieuses et sur le genre. Selon la Ligue des Droits humains (LDH), une plaignante, de confession musulmane, portant le foulard et à la recherche d'un emploi, avait fait appel à des agences d'intérim et postulé à la STIB en décembre 2015 et janvier 2016. Par deux fois, les agences de recrutement lui ont fait savoir que la STIB appliquait une politique de neutralité qui n'autorise aucun signe convictionnel et qu'elle devrait s'y conformer en retirant son foulard. Disposée à transformer son foulard en un léger turban, elle s'est présentée à un entretien lors duquel la question du retrait du foulard a été abordée : celui-ci est interdit, peu importe la façon dont il est porté.

Cette semaine, le comité de gestion de la STIB réuni a décidé de ne pas interjeter appel du jugement récent du tribunal du travail.

"Nous risquons d'avoir un problème de gouvernement"

"Si nous n'arrivons pas à un accord, et je ne suis pas du genre à lancer des menaces ou des oukases facilement, je suis bien obligé de dire qu'il ne faut pas sous-estimer notre détermination dans ce dossier", a lancé François De Smet sur les ondes de Bel RTL ce jeudi matin. "Si au bout du compte, nous avons l'impression que les services de neutralité de l'État et le respect qu'il engendre pour les usagers et les travailleurs n'est pas au rendez-vous; nous risquons d'avoir un problème de gouvernement. Nous devrons réévaluer notre participation."

Il y a un moment où il faut hausser le ton

Le groupe Défi se dit éventuellement prêt à quitter la majorité au Gouvernement bruxellois dans cette affaire. "Nous souhaitons vivement ne pas en arriver-là et nous ferons tout pour l'éviter, mais au bout du compte, il y aura un problème de principe et de valeurs si nous ne sommes pas écoutés. Nous ne sommes pas ici juste pour arroser les fleurs. (…) Si on n'arrive pas à se faire écouter sur des sujets qui sont importants pour nous, il y a un problème."

François De Smet conclut: "Je ne suis pas en train de vous dire qu'on va partir quoi qu'il arrive. C'est un sujet très important. Il y a un moment où il faut hausser le ton. On a l'impression parfois de ne pas exister quand on veut défendre la neutralité des services publics."

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