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Le comité de concertation axé sur les prix de l'énergie se réunit ce mercredi à 15h au Palais d'Egmont.
Cet après-midi, 15h, Palais d’Egmont : rendez-vous pour un comité de concertation entièrement dédié à la crise énergétique. Ce comité réunit tous les chefs des gouvernements du pays (Fédéral, régions et communautés), les Vice Premiers ministres, les ministres de l’énergie, et la secrétaire d’Etat au budget. Les citoyens ont pris désormais l'habitude des comités de concertation pendant la crise covid, mais cette fois il s'agira d'aborder la crise énergétique.
L’axe central des discussions : comment agir sur les prix, pour stopper la hausse stratosphérique des factures des citoyens belges ?
L’idée la plus concrète est que chaque niveau de pouvoir qui a des leviers en la matière puisse s’engager à faire une ristourne aux citoyens. Par exemple : que les régions puissent faire baisser les coûts de distribution sur les factures d’énergie.
Le fédéral, les régions et les communautés vont aussi discuter des surprofits des multinationales de l’énergie. Pour plancher sur une taxation possible, de ces bénéfices records, en Belgique, histoire de dégager des moyens supplémentaires pour aider les citoyens. Avant une éventuelle harmonisation à l’échelon européen, de ces surprofits. L’avenir des centrales nucléaires n’est pas à l’ordre du jour. La réforme fiscale n’y est pas non plus, ces matières étant exclusivement du ressort du gouvernement fédéral.
Un codeco "pour rien"?
Il n’y aura "aucun lapin sorti d’un chapeau", "aucune solution magique", "rien qui ne puisse révolutionner les factures des citoyens". Depuis dimanche, les politiques eux-mêmes tempèrent les attentes liées à ce comité de concertation.
Depuis plusieurs mois, la classe politique dans son ensemble est la cible de critiques, très vives, pour son action molle ou lente, dans le dossier des aides énergétiques. Jusqu’ici, le gouvernement fédéral a concocté plusieurs plans d’aide, mais estime que les autres gouvernements du pays n’ont pas fait leur part. C’est une des raisons, tactique, de l’organisation de cette réunion inter-gouvernements.
"La Flandre a déjà dit qu'elle venait par politesse"
Le fédéral a déjà mis la main au portefeuille et pourra difficilement assumer financièrement de nouvelles aides. Les régions ont peu de leviers fiscaux en main : qui plus est, la Flandre, NVA en tête, a déjà dit qu’elle venait par politesse. Elle a déjà décidé hier de dégager un milliard d’euro pour aider les habitants à isoler leur maison. La Flandre vient par politesse, la Wallonie par curiosité, puisque le gouvernement wallon, lui, a décidé d’attendre la réunion de ce mercredi, avant de prendre ses propres décisions d’ « aide énergie » jeudi, lors de sa réunion hebdomadaire.
De son côté, la Fédération Wallonie Bruxelles ne lève aucun impôt, elle n’a pas de moyen d’action, elle se contentera d’analyser ce qui peut être fait pour réduire la consommation de quelques bâtiments publics, comme les écoles.
A moins d’une grande surprise, la réunion risque donc surtout d’accoucher d’un compromis : fixer la position de la Belgique, pour agir sur les prix du gaz au niveau européen. Et taxer les profits des géants de l’énergie.
En effet, s’il faut accorder des aides supplémentaires, les politiques seront tentés de taxer d’avantage les bénéfices des géants de l’énergie. Il y a même un compromis qui se dégage, pour le faire. Reste à résoudre une question épineuse : trouver un moyen juridique, qui tienne la route, pour lever cette nouvelle taxe. En juin, la proposition de la ministre fédérale de l’énergie avait été recalée par son collègue ministre des finances. Irréalisable, avait-il jugé à l’époque.