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La Belgique est désormais gouvernée au niveau fédéral par une coalition minoritaire, c'est-à-dire qui ne dispose pas d'une majorité d'élus au Parlement. Après le départ de la N-VA du gouvernement, le MR, l'Open VLD (libéraux flamands) et le CD&V (chrétiens démocrates flamands) se maintiennent au pouvoir. Les trois partis devront maintenant obtenir une majorité alternative pour chacun des projets qu'ils présenteront au vote au Parlement.
Cette crise provoquée par la N-VA, qui a d'abord soutenu le pacte migratoire de l'ONU avant de dire l'inverse après des résultats moyens aux élections d'octobre, fait-elle du parti nationaliste flamand un parti infréquentable? Nous avons posé la question à Didier Reynders, vice-premier ministre MR, ministre des Affaires étrangères et de la Défense. Il était l'invité du RTL INFO 19H sur RTL-TVI.
Luc Gilson: Après cette situation de crise, et alors que les élections fédérales, régionales et européennes auront lieu en mai 2019, la N-VA est-elle devenu un parti auquel le MR n'accordera plus sa confiance? Est-ce que dans l'optique d'une possible nouvelle coalition, c'est non, d'office?
Didier Reynders: Beaucoup ont déjà négocié avec la N-VA, nous ne sommes pas les seuls. Moi j'ai toujours exclu les extrêmes, l'extrême droite et l'extrême gauche. Je voudrais quand même faire remarquer que ce n'est pas le cas de tous les partis francophones (NDLR: référence aux négociations dans certaines communes entre le PS et le PTB) […] C'est en fonction du choix que les électeurs feront à travers le pays.
Luc Gilson: Donc ce sera toujours "oui" à la N-VA si l'occasion se présente après 2019?
Didier Reynders: Ce ne sera pas toujours oui, ce sera comme pour les autres. Qu'est-ce qui a fait que l'on a fait un gouvernement en 2014? Il faut quand même de temps en temps se souvenir, j'entends beaucoup de choses. Après les élections, les autres partis francophones, certains d'entre eux en tout cas, ont choisi d'exclure le MR de toute majorité régionale à nouveau, en Wallonie et à Bruxelles. Nous avons donc cherché avec qui on pouvait travailler. Et je suis fier du résultat en matière de création d'emplois, de baisse d'impôts, même s'il y a encore des enjeux très forts pour les plus bas revenus. L'accord inter-professionnel devra notamment s'en occuper. Ou sur le climat, où nous ne sommes pas les seuls. Et de grâce, on me dit encore aujourd'hui sur des plateaux de télévision, 'c'est le chaos'. Mais regardez ce qui se passe dans les pays qui nous entourent. On sent bien qu'il y a une vraie préoccupation pour des enjeux très forts. Mais comment fait-on pour améliorer la situation de ceux qui éprouvent les plus grandes difficultés à la fin du mois, avec des revenus faibles aujourd'hui, qu'on essaie d'améliorer, et en même temps pour sauver la planète? Ce n'est pas toujours conciliable, nous essayons de le faire.