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Ronald Janssen, l'assassin de Shana Appeltans, Kevin Paulus et Annick Van Uytsel, aurait révélé aux enquêteurs avoir commis d’autres meurtres, selon la presse flamande. Deux dossiers de meurtres de jeunes filles vont être rouverts à Bruges. A Hasselt par contre, on attend que des témoins se manifestent.
Ronald Janssen, "tueur en série flamand" ? Le procureur du Roi d'Hasselt tempère : officiellement, il n'y a toujours aucun nouveau dossier rouvert chez lui ou à Louvain. Mais le parquet de Bruges a officialisé la réouverture de deux dossiers de meurtres de jeunes filles à la côte. Le dossier Kim et Ken Heyrman aurait également été rouvert.
Officieusement, Ronald Janssen aurait avoué des meurtres répartis sur 20 ans, parfois à caractère sexuel, ainsi que des viols et attouchements. Ses victimes seraient toutes des jeunes filles âgées de 15 à 28 ans. La presse parle de 10 à 15 meurtres. Son rayon d'action aurait même pu être plus grand que la Flandre entière. Bruxelles et la région de Maastricht aux Pays-Bas communiquent leurs dossiers non élucidés aux enquêteurs.
Il avoue une série de viols à Louvain
Les enquêteurs qui interrogent Janssen obtiendraient des résultats grâce à la méthode dite "américaine". Ils complimentent le tueur et valorisent ses crimes pour l’inciter à leur dévoiler ses méfaits. Ronald Janssen aurait notamment évoqué d'autres meurtres à caractère sexuel ainsi que des viols et attouchements, et ce dès 1990. Il a avoué avoir commis trois viols à l'époque où il étudiait à Louvain et vivait en kot. Il aurait avoué ces faits de manière chaotique, en ne fournissant les informations que par bribes et en affirmant ne plus se souvenir ne de noms ni de dates. Ses victimes étaient âgées de 15 à 28 ans, selon ses dires. La presse évoque entre 10 et 15 meurtres qui pourraient lui être imputés.
Ingrid et Carola, deux nouvelles victimes ?
Le parquet de Bruges s'intéresse de très près à Ronald Janssen. Le procureur du Roi Jean-Marie Berkvens va enquêter sur une éventuelle implication du suspect dans les meurtres d'Ingrid Caeckaert (26 ans), poignardée en 1991 à Heist-aan-Zee, et de Carola Titze (16 ans, photo), une jeune Allemande dont le corps avait été retrouvé en 1996 dans les dunes du Coq. Le parquet de Bruges l’a révélé cet après-midi : les deux dossiers sont sur le point d’être rouverts. "Les affaires non résolues de meurtres ne sont jamais closes (...) Nous allons en concertation avec les parquets de Louvain et de Hasselt voir ce que nous pouvons faire. Mais cela ne signifie pas qu'il (Ronald Janssen) a effectivement commis les (autres) meurtres", a déclaré le procureur du Roi de Bruges, Jean-Marie Berkvens.
Le dossier Kim et Ken Heyrman réexaminé ?
Les enquêteurs en charge du dossier de Ronald Janssen vont réexaminer l'affaire de la disparition de Ken Heyrman et du décès de Kim, selon la mère des deux enfants, qui s’est exprimées sur TV Limburg. "J'ai été avertie ce mardi vers 16 heures que le dossier de Kim et Ken sera réexaminé. Je pense que ce n'est pas pertinent car je soupçonne déjà une personne d'être le meurtrier. Pour l'instant je n'ai aucune lueur d'espoir. Mais il est normal que toutes les affaires soient réexaminées", a déclaré Tinny Mast.
Kim et Ken Heyrman ont disparu en 1994. Le corps de Kim a été retrouvé dans le Port d'Anvers. Aucune trace de Ken n'a été retrouvée. Tinny Mast a déménagé pour retrouver le calme dans le Limbourg mais elle a été confrontée ces derniers jours aux événements de Loksbergen. Son fils aîné est inscrit dans l'école même où Ronald Janssen enseignait le dessin technique.
Anvers et Bruxelles également ?
De son côté, le porte-parole du parquet d'Anvers Dominique Reyniers a déclaré qu'il était "prématuré" d'évoquer des cas particuliers. Tandis que le porte-parole du parquet de Bruxelles, Jean-Marc Meilleur, a indiqué qu'aucun lien n'avait été établi avec un dossier du parquet de Bruxelles mais que de recherches à ce sujet sont effectuées.
Même jusqu'aux Pays-Bas
La police néerlandaise du Limbourg Sud a informé les enquêteurs en charge de l'affaire Ronald Janssen de certains dossiers non élucidés de la région de Maastricht, a indiqué ce mardi le porte-parole de la police néerlandaise, Chris Timmermans. "Actuellement, il n'y a pas d'indices concrets établissant un lien avec cet homme. L'enquête est d'ailleurs encore à un stade précoce. Il reste à voir ce que donnera l'enquête", a indiqué Chris Timmermans. Ronald Janssen est originaire de Kotem (Maasmechelen), qui est situé non loin de Maastricht, une région où il a également habité.
Du côté d’Hasselt et Louvain
A part Bruges où les choses viennent donc de bouger, des dossiers ne sont ouverts qu’à Hasselt et Louvain. La police fédérale d’Hasselt a interrogé Janssen et il sera entendu par celle de Louvain ce vendredi. A Hasselt, le procureur Marc Rubens a expliqué avoir fait un appel aux possibles victimes, témoins et compagnes du tueur à se faire connaître de la police. Mais n’avoir rouvert aucun nouveau dossier pour l’instant : "on attend maintenant ce qui vient vers nous", expliquait-il à RTL-TVI.
Les enquêteurs qui travaillent sur l'affaire ont par ailleurs commencé à éplucher les informations du Carrefour d'information d'arrondissement (CIA). Les enquêteurs s'efforcent de déterminer les liens possibles entre certains dossiers et l'assassin. Un Carrefour d'information d'arrondissement (CIA), outil de coordination, regroupe les informations de police administrative et de police judiciaire en provenance des polices locale et fédérale.
Annick au moment endroit, au mauvais moment
Annick Van Uytsel aurait été choisie "au hasard", aurait par ailleurs indiqué Janssen aux enquêteurs. Contrairement à ce qui aurait été affirmé, Ronald Janssen n'était pas présent à la dernière fête à laquelle Annick était. La nuit de sa disparition, l'homme roulait en voiture à la recherche d'une proie. Ayant repéré sa victime, il l'a obligée, sous la menace d'une arme, à monter dans sa camionnette avec son vélo. Il l'a ensuite emmenée chez lui où il l'aurait séquestrée dans sa cave. On ne sait pas combien de temps son calvaire a duré, peut-être plusieurs jours, selon la presse flamande qui évoque des sévices "atroces".
En prison, Ronald Janssen est surveillé toutes les 7 minutes pour prévenir toute tentative de suicide.