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Mehdi a été l'un des premiers à intervenir à Zaventem et témoigne de l'horreur: "J’ai eu une personne dans mes bras qui avait deux jambes complètement retirées"

Les gens présents à Brussels Airport mardi matin lors des deux explosions ont vécu un véritable enfer. C’est le cas de Mehdi qui travaille à l’aéroport et qui a été l’un des premiers à porter secours aux personnes blessées.

Mehdi (prénom d'emprunt) est un employé qui travaille à Brussels Airport. Mardi, lors des attentats, il a été l’un des premiers à intervenir pour porter secours aux personnes blessées. "On a été appelé pour une intervention pas trop loin avant que les explosions aient lieu. On a entendu une première détonation qui était assez loin du côté de l’ancien terminal, après la deuxième détonation, on était à une dizaine de mètres donc, on a vu le flash, c’était horrible", explique-t-il au micro de Ludovic Delory pour RTL.


"Tout le monde courait en panique de tous les côtés"

Lors de la première détonation, Mehdi n’a pas tout de suite compris ce qui se passait, mais la deuxième n’a laissé aucun doute. "Après la deuxième, donc, on a vu le flash, et là je me suis rendu compte que c’était vraiment une explosion, une bombe. Tout le monde courait en panique de tous les côtés, donc mon collègue et moi on était à deux à travailler en permanence. On a fait demi-tour, on est retourné vers les passagers. Niveau assistance il n’y avait vraiment personne, à part l’armée. C’était vraiment horrible. Comment décrire tout ça, des personnes sans jambes, une personne sans tête", raconte-t-il.


"Il avait la soixantaine, il voulait parler à sa maman, j’ai pris mon téléphone, je l’ai laissé parler à sa maman"

Encore très choqué par ceux à quoi il a assisté, Mehdi témoigne, de gros sanglots dans la voix, de l’horreur des scènes qui se sont déroulées sous ses yeux : "Mon premier réflexe a été de vite sortir avec mon collègue et de prendre les personnes parce qu’on avait peur qu’il y ait encore quelque chose qui se passe, de les amener vers l’extérieur. J’ai eu une personne dans mes bras qui avait deux jambes complètement retirées et il avait la soixantaine, il voulait parler à sa maman, j’ai pris mon téléphone, je l’ai laissé parler à sa maman. Il a parlé à sa maman pendant plus d’une vingtaine de minutes."


Les secours pas assez rapides?

Pour cet employé qui travaille à l’aéroport, les secours ont mis beaucoup trop de temps à arriver et des blessés graves n’ont pas pu recevoir assez vite les premiers soins. "On a sorti les corps et les pompiers ont tardé à venir et puis il y avait un manque de brancards. Les services de secours n’ont pas été assez rapides, les ambulances ont mis énormément de temps avant d’arriver. Ce sont les pompiers qui sont arrivés en premier lieu. On prenait les passagers, on les mettait à l’extérieur par terre, donc il y avait des personnes sans jambes. Aucun soin qui devait intervenir en urgence. C’est horrible."

Mehdi va avoir du mal à se remettre de ces attentats et pourrait avoir besoin d’une aide psychologique. "Cette nuit je n’ai pas su dormir, au début je croyais que c’était un cauchemar ce qui est arrivé hier, mais c’était la réalité. Je ne m’attendais jamais à ce ça arrive, mais c’est arrivé", conclut-il.

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