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Sur les images que nous avons pu nous procurer, des jeunes se réunissent autour d’une sorte d'octogone de fortune construit avec des barrières de chantier. Dans la cage, un arbitre donne le coup d’envoi du combat, totalement illégal. Et comme dans un match de boxe, les encouragements accompagnent les coups. Sur les rings, les participants ne se sont pas protégés. Souvent, ils ne sont pas aguerris à ce type de combats. Les sessions se terminent généralement par l’arrivée de la police.
On leur demande de venir combattre pour des montants qui peuvent aller entre 200 euros et 1.000 euros
Faute de salle de sport, ces rencontres peuvent servir de défouloir. Dans certains cas, elles sont accompagnées de paris financiers. "Beaucoup de jeunes reçoivent des appels sur les réseaux sociaux, où on leur demande de venir combattre pour des montants qui peuvent aller entre 200 euros et 1.000 euros. Ces jeunes se rassemblent dans un endroit en toute illégalité, sans aucune règle. Ces jeunes vont se combattre alors pour obtenir les 1.000 euros", explique Eddy Kiaku, avocat de plusieurs combattants de MMA (Arts martiaux mixtes).
Des jeunes qui décrochent, qui n'ont plus accès aux salles de sport
Nous avons interrogé Charly Menama, un combattant de MMA. Ce sport de combat allie différentes disciplines dont la lutte. Il condamne les combats clandestins, mais tente de comprendre pourquoi certains jeunes y participent. "Des jeunes qui décrochent, qui n'ont plus accès aux salles de sport. Qui utilisaient justement les salles de sport pour pouvoir s'extérioriser. Les personnes qui étaient un peu impulsives, ou qui avaient du mal à rester à la maison. Ils avaient le sport comme moyen de se libérer", confie Charly Menama, chambion d'Europe de MMA en 2018. "Du coup maintenant ils ont essayé de trouver, des moyens stupides, certes, pour essayer d'extérioriser tout ce qu'ils ont à l'intérieur".
Troubles à l’ordre public, coups et blessure, dégradation de matériel: voilà quelques-unes des infractions possibles lors de ce genre de combat. Sans compter, bien sûr, la sécurité des participants qui est compromise.