La présidente du groupe des "socialistes et démocrates" au sein du Parlement européen, le deuxième groupe de l'assemblée en nombre de sièges, a indiqué mardi qu'elle attendait de la part de Marc Tarabella et Andrea Cozzolino qu'ils se retirent de leur propre chef du groupe politique. S'ils ne le font pas, le groupe suivra ses procédures internes pour les exclure lui-même, a laissé entendre Iratxe García Pérez en conférence de presse.
Les deux eurodéputés, l'un du PS (mais actuellement temporairement suspendu par le parti), l'autre du "Partito Democratico" italien, sont concernés par l'enquête dite du "Qatargate". La justice belge a demandé la levée de leur immunité parlementaire. Une décision dans cette procédure devrait tomber en février, au plus tôt lors de la "mini-plénière" du Parlement européen des 1et 2. Le groupe politique S&D (centre-gauche), auquel appartiennent les deux élus au sein de l'assemblée européenne, les avait déjà "suspendus" à titre provisoire en décembre, après l'éclatement du scandale. Mais la demande de levée de leur immunité par la justice belge change la donne, estime Iratxe García Pérez.
"On attend une réaction de leur part. Nous nous attendons à ce qu'ils se retirent du groupe. (...) S'ils ne quittent pas le groupe de leur propre chef, le groupe prendra une décision cette semaine", a-t-elle répondu à une question sur le sujet, en conférence de presse mardi matin. Via son avocat Maxim Töller, Marc Tarabella fait savoir mardi "ne pas pouvoir accepter" cette proposition de "s'auto-exclure" du groupe. Marc Tarabella "a toujours clamé et clame encore son innocence", rappelle l'avocat, qui ajoute que l'eurodéputé est même demandeur de pouvoir aider la justice pour faire la lumière sur l'affaire. "En décembre, il a proposé lui-même sa suspension en tant que membre du groupe S&D. parce qu'en faisant un pas de côté, cela permettrait aux collègues et amis de travailler dans une ambiance plus sereine le temps de l'enquête." Mais s'auto-exclure du groupe va trop loin ou semble à tout le moins "prématuré", sachant que le socialiste n'est actuellement pas inculpé, et n'a même pas encore été auditionné par la justice, ajoute Maxim Töller.
"La présomption d'innocence ne peut pas s'effacer sous le poids d'articles de presse ou d'accusations hasardeuses de la part de personnes incarcérées", indique l'avocat. En décembre, le journal Le Soir avait rapporté des "aveux" de Francesco Giorgi (assistant parlementaire) et Pier Antonio Panzeri (ex-eurodéputé). Selon le quotidien, les deux hommes, qui se trouvent en détention préventive, ont pointé le Belge comme bénéficiaire ou possible bénéficiaire de cadeaux de la part du Qatar.
Le journal L'Echo ajoute mardi après-midi avoir pris connaissance d'un document dans le cadre de la demande de levée d'immunité, qui rapporte une affirmation de Pier Antonio Panzeri lors d'une de ses premières auditions: l'ex-eurodéputé italien affirme avoir remis en plusieurs fois plus de 120.000 euros en liquide à l'eurodéputé socialiste, pour son aide dans des dossiers liés au Qatar, écrit le quotidien.
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