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C'est le retour en force du télétravail depuis lundi. Peut-on encore parler de situation exceptionnelle ? Et comment est-ce que les employeurs organisent ce télétravail ?
Précisons tout de suite que le gouvernement s’est bien gardé de parler de télétravail obligatoire. En pratique, l’employeur doit le favoriser au maximum.
A contrario, est-ce qu’un employeur peut obliger un travailleur à venir au bureau ?
Oui, si le télétravail est vraiment impossible… si ce n’est pas vrai, l’employeur peut être pénalisé. Dans ce cas, il doit garantir au travailleur que l’environnement de travail permet la distanciation et des règles sanitaires ad hoc. Par contre, pas question de faire revenir un travailleur "à risque" ou en quarantaine.
Est-ce que ces travailleurs pourraient rester un mois éloignés de leur bureau ?
Le gouvernement a cette fois-ci prévu que l’employeur puisse organiser des retours au bureau. Mais l’esprit des textes indique que cela doit vraiment être exceptionnel. Sauf dans les secteurs dits essentiels.
Admettons qu’un travailleur ne se sente pas à l’aise à la maison, peut-il exiger de revenir au bureau ?
C’est ce que je viens de dire, les retours sont possibles et laissés au bon vouloir de l’employeur… mais les enjeux de santé publique sont prioritaires. Donc cela va rester l’exception !
Est-ce que l’on a une idée du coût moyen du télétravail ?
Wikipower, une société qui a développé un site comparateur d’énergie, a fait le calcul. Il y a d’abord un ordinateur qui va tourner toute la journée, 20 jours par mois, soit 40 kWh/mois ; il y a ensuite 3 ampoules LED pour éclairer votre bureau et votre visage pendant les téléconférence, ce qui va consommer 3,2 kWh par mois ; et enfin le chauffage, puisque normalement vous régliez votre thermostat pour que la température baisse pendant que vous étiez au bureau… vous allez sans doute ajouter 3 degrés dans un espace représentant 10% de la maison, soit 30 kWh/mois. Au total le surcoût se situerait entre 12 €/mois (avec un chauffage au gaz naturel) et 18 €/mois (avec un chauffage électrique).
Par contre, le travailleur économise les trajets domicile-travail, qui peuvent s’avérer coûteux.
Est-ce que le télétravailleur peut exiger une compensation pour ces frais ?
Oui, et c’est même obligatoire lorsque le télétravail est structurel, organisé. Or, le télétravail lié au coronavirus est considéré comme du télétravail occasionnel. Et dans ce cas, l’employeur n’a aucune obligation de fournir du matériel ou d’octroyer une indemnité pour les frais occasionnés à domicile... ni même de fixer ces règles dans une convention écrite. Cependant, un employeur peut accorder des forfaits de 20€ par mois pour l'utilisation du PC privé et 20€ pour la connexion internet privée.
Enfin, si ce travail devient structurel, l’indemnité nette peut se monter à un petit 130€.
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