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ING et Barco, l’entreprise technologique belge, ont quitté le BEL20 … Avant de comprendre pourquoi, rappelez-nous ce qu’est ce BEL20 ?
C’est le principal panier d’actions d’entreprises à la Bourse de Bruxelles.
Il regroupe, comme son nom l’indique, 20 sociétés cotées sur Euronext Bruxelles et sa valeur est calculée par pondération des actions qui le composent. Pour en faire partie, les entreprises doivent être représentatives du marché belge et avoir au moins 15% de leurs actions qui sont dites « flottantes » ; c-à-d disponibles à l’achat et à la vente.
Mais à quoi sert un indice boursier?
A donner une indication de référence sur les performances d’un marché. Bien souvent, les médias et les citoyens pensent que la variation à la hausse ou à la baisse de ces indices est révélateur de la santé des économies nationales. Mais ce n’est pas nécessairement le cas.
Pourquoi ces entreprises ont elles quitté ce BEL20?
Pour des raison fort différentes. Pour ING, parce que la banque néerlandaise en Belgique est … de moins en moins belge. Alors que le règlement du BEL20 prévoit que si une entreprise est cotée également sur un autre marché, au moins 15% du personnel doit être belge. Engie avait été contraint de quitter le BEL20 pour la même raison en 2019. Avec cette éjection, le BEL20 perd un poids lourd et sa 2ème capitalisation en taille après ABInbev.
Et pour BARCO?
Parce que l’entreprise, qui n’était pas en grande forme, a pris de plein fouet la crise du COVID. Ses ventes ont chuté de 29% l'an dernier, tandis que son résultat net s’est écrasé. Résultat, sa valeur boursière a fondu de 2,8 milliards d’€ à 1,6 milliard d’€ ce qui la relègue dans les entreprises à capitalisation moyenne. Les investisseurs sont impitoyables.
C’est fréquent, ce type de sortie d’un indice boursier comme le BEL20? Et est-ce une surprise?
Ce n’est pas du tout une surprise. Tant les chiffres sur le personnel belge d’ING que sur les mauvaises performances boursières de Barco sont publiques et bien connues. Ces changements avaient mêmes été prévus par les analystes boursiers depuis le mois passé.
Mais alors ces entreprises sont remplacées?
Oui, sinon ce ne serait plus le BEL20. Ce sont ELIA, le gestionnaire de réseau électrique, et MELEXIS, l’entreprise flamande capteurs semi-conducteurs pour l'automobile Melexis qui les remplacent.
Et c’est finalement plutôt logique … BARCO créée en 1934 à Courtrai pour assembler des récepteurs radio à partir de pièces américaines, d'où son nom, l'acronyme de Belgian American Radio Corporation est remplacée par MELEXIS, une entreprise créée en 1993 et qui est à la pointe des semi-conducteurs dont les voitures notamment ont absolument besoin par exemple pour leur recharge ou le pilotage de leurs moteurs électriques.
Et ING est remplacée par un gestionnaire de réseau électrique, une pièce maitresse dans la transition énergétique … L’innovation non plus ne fait pas de cadeau !