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Le Premier ministre géorgien, Irakli Garibachvili, n'est plus convié à la réception offerte par le président américain Joe Biden lors de l'Assemblée générale des Nations unies, a annoncé le président du Parlement géorgien, Shalva Papuashvili. Cette décision, qui concerne également l'ensemble de la délégation géorgienne selon les médias locaux, est perçue par Tbilissi comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays.
"Un tel comportement est inadmissible", a estimé M. Papuashvili. "Malheureusement, il s'agit d'un nouvel exemple d'ingérence dans la politique intérieure du pays". Selon les médias géorgiens, Washington aurait refusé toute rencontre avec la délégation géorgienne.
Autrefois perçue comme un allié pro-occidental depuis son indépendance en 1991, la Géorgie voit ses relations avec les États-Unis et l'Europe se dégrader. En cause, une loi controversée sur les "agents étrangers", adoptée par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Washington et Bruxelles considèrent ce texte, similaire à celui utilisé par Moscou pour museler les voix critiques, comme une menace pour les aspirations européennes de Tbilissi. Le gouvernement géorgien a néanmoins promulgué la loi, ignorant le veto présidentiel et les avertissements occidentaux.
L'ambassade américaine à Tbilissi a justifié le retrait de l'invitation par les "agissements antidémocratiques, la désinformation et la rhétorique négative contre les États-Unis et l'Occident" du gouvernement géorgien.
Des élections législatives sont prévues fin octobre en Géorgie. Le Rêve géorgien, contrôlé par le milliardaire Bidzina Ivanishvili, brigue un quatrième mandat et envisage d'interdire le principal parti d'opposition pro-occidental, le Mouvement national uni, en cas de victoire. Bien que donné en tête des sondages, le Rêve géorgien a perdu du terrain depuis les dernières élections de 2020, où il avait remporté près de 50% des suffrages et une courte majorité parlementaire.