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Les autorités du royaume longtemps très fermé du Bhoutan ont dévoilé mardi un projet de construction d'une "cité de la pleine conscience" pour attirer investissements et touristes étrangers.
Peuplé d'à peine 800.000 habitants, le Bhoutan, niché entre la Chine et l'Inde dans l'est de la chaîne de l'Himalaya, promeut l'idée du "bonheur national brut" plutôt que la croissance à tout prix de son économie.
Malgré cet objectif, il souffre d'un fort taux de chômage qui contraint chaque année des milliers de jeunes à s'expatrier dans l'espoir d'une vie meilleure.
Les autorités espèrent inverser cette tendance en créant une zone économique spéciale à sa frontière avec l'Inde autour de Gelephu, pour l'heure une modeste ville de 10.000 habitants.
Un document distribué à la presse mardi évoque la future ville comme la terre d'accueil idéale pour entreprises étrangères, notamment de stockage de données informatiques ou d'intelligence artificielle, désireuses de recourir aux importantes capacités hydroélectriques du pays.
Elle accueillera un aéroport flambant neuf capable d'accueillir 5 millions de passagers par an.
"La ville sera un refuge pour la créativité et le partage des connaissances, avec des espaces publics pour l'apprentissage et la collaboration", s'est enthousiasmé son architecte, Bjarke Ingels, lors d'un forum organisé à Paro.
Le roi Jigme Khesar Namgyel Wangchuck a annoncé mardi la nomination d'un conseil chargé de piloter le projet, sous la direction du Singapourien Mun Leong Liew, qui a dirigé l'autorité de l'aéroport de la cité-Etat.
Les autorités du Bhoutan n'ont donné aucun détail sur le calendrier de construction de la ville-nouvelle ou le coût de ses travaux.
L'an dernier, le pays a limité à environ 100.000 le nombre de ses visiteurs étrangers, par souci de protéger son environnement et d'éviter les ravages du surtourisme, en exigeant de presque chacun d'eux une taxe de 100 dollars par jour.