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Elie Goldstein s'est imposé comme l'homme fort de la catégorie "Cadet" de karting sur la scène nationale cette saison. Le jeune Bruxellois marche sur les traces de son grand-père. Mais pour l'égaler, il devra encore aller chercher 5 titres de champion du monde... "Oui, cela me fait encore beaucoup de boulot", reconnaît le jeune garçon de 12 ans.
La dernière course de l'année résume à elle seule la saison d'Elie Goldstein dans la catégorie "Cadet" de karting. Après une victoire en solitaire lors de la première manche sur piste humide, Elie a aligné les records du tour après un départ loupé en seconde manche pour revenir sur ses adversaires et s'imposer dans le dernier tour. Le jeune Bruxellois n'a pas fait dans le détail à Mariembourg, ponctuant avec brio une année remplie de succès. Et c'est donc logiquement qu'il termine 2015 au top, avec le titre de champion de Belgique, le titre de champion de la Fédération Wallonie Bruxelles et le titre de champion Iame Belgium.
Bref, les trois championnats en jeu sont tombés dans l'escarcelle de ce pilote qui marche désormais sur les traces de son grand-père, François Goldstein, 5 fois champion du monde entre 1969 et 1975. Un palmarès qu'Elie a en point de mire, même s'il sait que la tâche ne va pas être aisée. "Mon objectif, c'est d'être champion du monde, si possible plus de fois que mon grand-père", nous a-t-il confié sur le ton de l'humour. "C'est sûr que ça me fait encore beaucoup de boulot", a-t-il ajouté.
Toute la famille suit ses performances
Dans la famille, le karting est une passion commune. Désormais, c'est Elie qui pilote, et tous ses proches se font un plaisir de venir l'encourager. "Bien sûr qu'on vient à chaque fois, c'est une passion et on adore tous être ici", nous a expliqué la grand-mère d'Elie et épouse de François Goldstein.
Et autour du jeune garçon, tout le monde a son rôle. "Il y a aussi mon père, mon oncle qui est aussi mon mécano, mon grand-père qui m'aide dans tout ce que je fais. Je suis bien entouré, j'ai vraiment beaucoup de chance", reconnaît le jeune homme.
Parmi les personnes qui l'accompagnent sur chaque course, son grand-père a logiquement une place particulière. "Pour moi, c'est LE champion. C'est vraiment le plus fort. Je l'écoute plus que quelqu'un d'autre parce qu'il connait beaucoup de choses. S'il a été 5 fois champion du monde, ce n'est pas pour rien. Les conseils qu'il me donne le plus, c'est pour les trajectoires et comment bien déboîter pour dépasser quelqu'un. Des conseils précieux, c'est vraiment quelqu'un d'important pour moi".
"Gagner, c'est ça qu'il faut qu'il fasse"
Des compliments qui enchantent François Goldstein, ravi de voir son petit-fils enchaîner les succès. "Cela me fait plaisir de le voir rouler, surtout s'il peut gagner des courses, parce que s'il ne gagne pas c'est mieux qu'il ne roule pas. Gagner, c'est ça qu'il faut qu'il fasse. Maintenant je sais que ce n'est pas facile", indique l'aîné de la famille. Mais ce dernier, malgré son palmarès inégalé, minimise son impact sur les performances d'Elie. D'ailleurs, quand on lui demande quels conseils il donne à son petit-fils, il botte en touche. "Oh je ne sais pas. Il sait bien comment on veut qu'il roule, et il roule bien. Et j'espère qu'il va être plus fort que moi".
Une autre époque...
Retiré des circuits depuis 40 ans, ce grand-père a toujours l'oeil qui pétille quand il évoque ses glorieuses années où il se bagarrait roues contre roues avec des grands noms du sport automobile, tels que Riccardo Patrese, Ronnie Peterson, Eddie Cheever, Elio de Angelis ou encore Keke Rosberg. Mais le duel dont de nombreuses personnes parlent encore, c'est contre Alain Prost qu'il l'a disputé. Un duel qui s'est poursuivi au-delà de la piste, et qui s'est conclu par un nez cassé.
François Goldstein explique comment Alain Prost lui a cassé le nez:
Bagarres, nez cassé. A l'écouter parler, on se dit que le karting a bien changé. Mais en bord de piste, ce quintuple champion du monde retrouve pas mal de similitudes avec son époque. "Je trouve que le karting a un petit peu changé au niveau des carrosseries. Maintenant en ce qui concerne les moteurs et les trajectoires, je pense qu'il n'y a pas tant de changements que ça", estime-t-il.
"On plaçait les bottes de paille puis on faisait la course"
Pour les pilotes, les mêmes qualités sont donc exigées pour dompter leur machine et devancer les rivaux. Précision, sens de l'attaque et audace sont indispensables. Mais un pilote doit aussi être capable de garder la tête froide, car sans franchir le drapeau à damier, aucun résultat n'est possible. Et ça, par contre, c'était encore plus vrai à l'époque, car en cas d'erreur, c'était tout de suite la botte de foin. "Oui, ce qui a le plus changé, c'est peut-être les pneus, mais surtout les circuits. Dans le temps, on roulait souvent dans les rues. On plaçait nous-mêmes les bottes de paille le matin puis on faisait la course".
La passion se transmet: "Dès que j'ai commencé, j'ai adoré"
Une autre époque, d'autres adversaires, mais une passion commune au sein de la famille Goldstein. Elie n'a d'ailleurs pas mis longtemps à s'en rendre compte. "Le karting, dès que j'ai commencé, j'ai adoré. La vitesse, aller chercher la limite, me surpasser, ma défouler et tout ça, c'est génial".
Après des débuts sur des karts de location, Elie a fait une course en Mini (pilotes de 8 à 11 ans) en 2012 avant de faire la saison complète en 2013. En 2014, il s'est lancé en Cadet (pilotes de 11 à 13 ans), avec le succès au rendez-vous dès sa 2e saison, en 2015, où il vient de remporter tous les championnats de la catégorie. En 2016, "cap sur la catégorie Junior", nous a-t-il précisé. Et le jeune pilote a déjà les dents bien aiguisées. "Dans cette catégorie, il y a aussi des courses internationales. Là-bas, le niveau est très très élevé, mais j'ai hâte de découvrir cela", prévient-il.