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Les projets de carrière de Pierre Palmade "bousculés" par un évènement inattendu: "Je ne sais pas où je vais exactement"

Très loin du one man show et du théâtre de boulevard, Pierre Palmade, enrôlé pour la première fois dans une pièce dramatique, "Home", avec la comédienne Carole Bouquet réalise un rêve : "jouer enfin quelqu'un d'autre" que lui-même.

"En tant qu'humoriste et comédien, j'avais l'impression de n'avoir fait jusqu'ici que du Pierre Palmade. J'avais même fait une croix sur une carrière d'acteur. Quand j'ai commencé, je n'avais aucune technique de base. Au mieux, on disait que j'étais un personnage, mon propre personnage", a-t-il confié à l'AFP. "Gérard Desarthe est le premier à me demander d'interpréter un vrai rôle. Je ne pouvais pas refuser. Il semblerait que j'ai finalement des aptitudes pour jouer autre chose que moi-même. Avoir le satisfecit de Desarthe, c'est quelque chose! Jouer à ses côtés, c'est comme être dans un bon bain chaud", résume Pierre Palmade, 47 ans.


Une immersion émouvante dans l'univers psychiatrique

Sur la scène du Théâtre de l'Oeuvre, réputé pour sa programmation exigeante, Pierre Palmade partage l'affiche avec le comédien Gérard Desarthe, l'un des maîtres de la mise en scène qui l'a enrôlé dans cette aventure à la distribution inattendue: lui-même, Desarthe et Carole Bouquet, Valérie Karsenti et Vincent Deniard.

Dans "Home", crée à Londres en 1970 et proposé trois ans plus tard à Paris dans une adaptation de Marguerite Duras avec Michael Lonsdale et Gérard Depardieu, le dramaturge britannique David Storey propose une immersion émouvante dans l'univers psychiatrique, à travers les conversations de cinq patients en vase clos.


Un dandy aux moeurs condamnables

Pierre Palmade interprète Jack, un dandy dont les moeurs condamnables nécessitent des soins. Harry, joué par Gérard Desarthe qui signe cette nouvelle version scénique, l'a pris en amitié. En blonde peroxydée, Carole Bouquet prend visiblement beaucoup de plaisir à bousculer son image en incarnant une nymphomane aux jupes retroussées. Kathleen (Valérie Karsenti) campe un rôle de mythomane. Dans la cour de l'asile, pendant les promenades communes, chacun tente de refouler sa solitude et ses souffrances en échangeant banalités et parfaits non-sens. Aucun ennui pour le spectateur qui s'attache facilement aux personnages : les dialogues dérisoires sont empreints d'humour, de poésie et de douce folie.

Cornaqués par Gérard Desarthe, les quatre comédiens livrent un jeu très juste.


"Ca bouscule même mes projets de carrière"

"Je reçois les compliments de Gérard Desarthe avec scepticisme. Ce n'était pas du tout prévu que je fasse autre chose que le métier d'humoriste. Ca bouscule même mes projets de carrière : aujourd'hui, je ne sais pas où je vais exactement...", confie Palmade. "Dans un one man show, il faut faire rire avec un rythme et des intonations. Dans le théâtre classique, la priorité est de tenir le rôle et de s'effacer devant le personnage. La sensation, nouvelle pour moi, est très agréable", dit encore l'humoriste. Il assure qu'il va revenir au one man show avec de nouveaux sketches en cours d'écriture : "La nouvelle génération pousse derrière. J'ai envie de jouer un peu le vieux lion!".


Je découvre que le rire n'est pas le seul ressort d'intérêt"

"Cette expérience dans le théâtre classique peut modifier mon écriture. Je découvre que le rire n'est pas le seul ressort d'intérêt", dit Pierre Palmade qui, l'an prochain, fêtera sur scène les 20 ans de "Ils s'aiment" avec Michèle Laroque et Muriel Robin.

Depuis quelques années, Pierre Palmade anime une troupe de jeunes comédiens avec un ou deux spectacles par an: "cette troupe, c'est mon bain de jouvence qui m'empêche d'être penché sur mon nombril. J'ai tellement peur de n'être plus synchronisé avec mon époque. Je leur donne des indications, mais ils m'en donnent aussi".

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