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Deux individus ont bouté le feu au centre culturel kurde de Gilly (Charleroi), durant la nuit de mardi à mercredi. Deux personnes, dont l'imam, ont pu s'extraire à temps du bâtiment. Selon les membres de la communauté, l'acte est clairement politique.
Deux individus ont brisé une fenêtre du centre culturel kurde de la chaussée de Fleurus à Gilly, durant la nuit de mardi à mercredi, vers 02h00, a indiqué le porte-parole fédéral de la communauté turque de Belgique, Mustafa Kumral.
Ils ont arraché des affiches avant de bouter le feu au bâtiment à l'aide d'un cocktail molotov. Deux personnes, dont l'imam, qui dormaient à l'étage ont pu évacuer à temps. Malgré l'intervention des pompiers, les dégâts matériels sont importants.
Mercredi, la police locale de Charleroi a instauré un périmètre de sécurité autour du centre culturel. Le laboratoire de la police fédérale s'est rendu sur place avec un chien détecteur de produits accélérateurs.
"L'acte est clairement politique", explique Mustafa Kumral. "Le président Erdogan tente d'importer en Europe la haine à l'égard du peuple kurde. Il nous fait passer pour des terroristes alors que ce sont ses mercenaires qui agissent en tant que tel à notre égard". Plusieurs membres de la communauté expliquent que, depuis les incidents à l'institut kurde de Bruxelles en novembre, des tours de garde avaient été mis en place au sein du centre culturel de Gilly. "Nous avons baissé notre garde et voilà le résultat", déplore l'un des membres de la communauté kurde de Charleroi qui rassemble près de 700 personnes. "Cette nuit, après l'incendie, des personnes sont venues filmer les dégâts pour attiser la haine sur les réseaux sociaux."
D'autres seraient revenues sur place mercredi après-midi proférer des insultes, ce qui a engendré un important déploiement policier. Des rondes seront d'ailleurs organisées dans les prochains jours autour du centre.