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Ce cliché des attentats perpétrés à l’aéroport de Bruxelles hier matin a fait la Une du prestigieux quotidien américain The New York Times. L’auteur de la photographie, présente donc dans le hall au moment de l'explosion, s'est confiée sur ce moment terrible.
Cette photographie a fait le tour du monde au cours des dernières 24 heures. On y aperçoit deux femmes assises sur un banc quelques minutes après les explosions à l’aéroport de Bruxelles. Celle de droite tient son téléphone avec sa main ensanglantée et la seconde a ses vêtements arrachés par la déflagration, son visage est ensanglanté et poussiéreux avec un regard figé de peur et d’effroi. Ce moment surréaliste a été saisi par Ketevan Kardava, 36 ans. L’auteur de cette photographie est correspondante à Bruxelles pour la chaine publique géorgienne, elle devait se rendre à Genève hier matin pour le travail. Elle raconte au quotidien américain
La journaliste géorgienne était dans le hall des départs lorsque la première explosion a retenti à "un mètre et demi" d’elle. Dès qu’elle a subi la déflagration, son premier réflexe a été de saisir son appareil. "J’étais en état de choc, c’était instinctif" déclare-t-elle à
Ketevan Kardava n’a pas demandé le consentement des deux femmes pour cette photo, mais elle souligne qu’elle a tenté de leur porter secours avant de saisir cet instant. "Je criais 'Docteur! Docteur! Docteur! Mais personne n'était là." A ce jour, personne ne connait l’identité des deux femmes présentes sur la photographie.
Ketevan Kardava explique au quotidien américain qu’elle a tenté d’aider les personnes présentes lors de l’explosion dans la mesure de ses moyens, à son échelle d’action. "Que faites-vous dans cette situation quand vous êtes journaliste ? Vous aidez ? Vous appelez un médecin ? Ou vous prenez une photo ? A ce moment-là, j’ai réalisé que pour montrer au monde ce qu’il pouvait se passer dans ce moment de terreur, une photo était plus importante." Après avoir été publié sur le réseau social Facebook, le cliché a été relayé par de nombreuses agences de presse.
La journaliste géorgienne justifie son geste en expliquant qu’elle a appelé à l’aide tout en continuant de prendre des photos jusqu’au moment où les secours sont arrivés sur place. "Les gens que j'ai photographiés n'étaient pas capables de courir et je n'ai pas été capable de les aider. C'était très, très difficile pour moi de les avoir laissés. J'étais la seule personne debout. Je voulais aider ces personnes mais je n'ai pas pu. Je les ai laissées. Je le devais, nous nous attendions à une troisième explosion" déclare-t-elle.
Après les événements tragiques qu’elle a vécus, la journaliste s’interroge. "Je vis ici (Bruxelles) depuis 8 ans et j'ai couvert beaucoup d’événements, comme les attaques terroristes à Paris. Mais maintenant je comprends. Je comprends que ça peut arriver n'importe où, à n'importe quel moment. Maintenant je comprends vraiment le sens de la phrase 'le terrorisme n'a pas de frontières."