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Depuis Paris, les djihadistes ont frappé 10 fois ailleurs dans le monde, faisant 124 morts

Centrés sur notre actualité belge et française, les informations concernant les autres exactions commises par des djihadistes dans le monde en deviennent moins visibles. Voici donc une piqûre de rappel, pour se rendre compte que le djihadisme ne considère pas que l'occident comme ennemi, mais tous ceux qui ne pensent pas comme eux. La plupart de leurs victimes sont d'ailleurs d'autres musulmans.

Les attentats de Paris du 13 novembre et les mesures antiterroristes prises depuis lors par la France et la Belgique trustent les premières places de l’actualité depuis 12 jours maintenant. Cela a pour effet d’éclipser une partie du reste de l’actualité, y compris les informations internationales.

Certaines personnes avaient déjà reproché aux médias d’avoir beaucoup plus parlé des attentats en France que de celui, également revendiqué par l’EI, qui s’était déroulé à Beyrouth au Liban le jour précédent et qui avait tué 43 personnes. La proximité géographique et culturelle de la France avec nous, l’ampleur de l’attentat et le fait qu’on a rapidement découvert le lien belge avec ces attentats résume à lui seul la différence de traitement entre ces deux informations.

Mais ce n’est pas parce qu’on se concentre aujourd’hui sur les menaces qui pèsent sur notre pays qu’il faut en oublier une fait important : l’Etat islamique ainsi que d’autres groupes terroristes se réclamant de l’islam perpétuent des attentats meurtriers presque tous les jours dans le monde, et contre divers groupes, diverses population, la plupart du temps elles-mêmes musulmanes.

Pour prendre conscience de l'ampleur du phénomène et se rendre compte que ces groupes sont finalement les ennemis de tous ceux qui refusent d'appliquer la charia, peu importe leur couleur, leur niveau de vie et leurs croyances religieuses, voici la liste des 10 attetats perpétrés par des groupes islamistes depuis les attentats de Paris.

Dimanche 15 novembre, Turquie, 5 blessés

Un kamikaze de l'EI s'est fait exploser lors d'un raid de la police turque dans un appartement soupçonné d’être une cache de djihadistes, dans la ville de Gaziantep (sud-est). Cinq policiers ont été blessés, dont un grièvement. Cette action policière avait lieu dans le cadre de l’enquête sur le double attentat-suicide survenu le 10 octobre devant la gare d'Ankara. Il avait tué 102 manifestants réunis pour une "marche de la paix", l'attentat le plus sanglant de l'histoire de la Turquie.


Mardi 17 novembre, Nigéria, 32 morts

32 personnes ont été tuées et 80 blessées par l'explosion d'une bombe dans la foule dans la ville de Yola, au nord-est du Nigeria. L'explosion est survenue peu après la prière du soir, alors que les gens quittaient la mosquée. Les soupçons se portent sur le groupe islamiste Boko Haram, qui a déjà attaqué Yola avec des attentats suicide et des engins explosifs artisanaux ces derniers mois. L'insurrection a fait au moins 17.000 morts et 2,6 millions de déplacés, alors que Boko Haram frappe également régulièrement au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins. L'objectif de l'organisation djihadiste, responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, est l'instauration d'un califat et l'application de la charia au sein de celui-ci, sur le modèle de l’Etat islamique.


Mercredi 18 novembre, Nigéria, 15 morts

Quinze personnes ont été tuées et 53 blessées dans un double attentat à la bombe sur un marché de Kano, la métropole du nord du Nigeria, perpétré par deux jeunes filles kamikazes, âgées de 18 ans et 11 ans à peine. Boko Haram a régulièrement recours à des jeunes filles pour mener ses attentats-suicides. Boko Haram mène son insurrection depuis 6 ans.


Vendredi 20 novembre, Mali, 20 morts

Une fusillade perpétrée par deux hommes et suivie d’une prise d’otages a eu lieu à l'hôtel Radisson Blu de Bamako, faisant 20 morts et 9 blessés. Deux groupes djihadistes ont revendiqué chacun cette attaque : d’une part Al-Mourabitoune, dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar et en coordination avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et d’autre part Le Front de libération du Macina (FLM), groupe djihadiste du centre du Mali, en collaboration avec Ansar Dine, groupe djihadiste du nord du pays.

Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis à partir de juin au sud du pays. Un fonctionnaire du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Geoffrey Dieudonné, figure parmi les victimes.


Vendredi 20 novembre, Yémen, 15 morts

Quinze soldats yéménites ont été tués dans deux attaques simultanées lancées par Al-Qaïda et des combats qui s'en sont suivis dans la province du Hadramout au sud-est du Yémen. L’armée est fidèle au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui est reconnu par la communauté internationale. Profitant de la guerre dans ce pays depuis mars 2015, les combattants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) se sont emparés en avril de Moukalla, la capitale du Hadramout. Ils y imposent depuis de nombreuses restrictions à la population, y interdisant notamment le qat, une herbe euphorisante consommée à large échelle au Yémen, et y ont détruit des mausolées et des tombes anciennes de saints musulmans locaux.


Vendredi 20 novembre, Irak, 6 morts

Un double attentat à la bombe revendiqué par l’EI, dont un mené par un kamikaze, a fait au moins six morts et 19 blessés près d'une mosquée chiite au sud de Bagdad. Une bombe placée en bord de route a explosé au moment où les fidèles sortaient de la mosquée dans la région de Youssoufiyeh, puis un kamikaze a fait détoner ses explosifs après que les forces de sécurité avaient accouru sur les lieux. L’Etat islamique mène régulièrement des attaques contre des cibles chiites, une communauté qu'ils considèrent comme hérétique. Cette attentat intervient une semaine après des attaques antichiites à Bagdad revendiquées par l'EI qui ont fait une vingtaine de morts.


Samedi 21 novembre, Cameroun, 5 morts

Quatre femmes kamikazes âgées d’environ 15 ans se sont fait exploser dans un village près de Fotokol, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, en proie aux exactions des islamistes nigérians de Boko Haram. Une première a actionné sa charge explosive dans la maison du chef traditionnel de Leymarie, le tuant sur le coup avec quatre membres de sa famille et faisant 10 blessés. Dans les minutes qui ont suivi, trois autres femmes kamikazes ont déclenché leurs explosifs dans la rue à proximité après avoir été repérées par des membres du comité de vigilance", groupe d'autodéfense composé d'habitants de la ville.


Dimanche 22 novembre, Nigéria, 8 morts

Huit personnes ont été tuées et sept blessées dans un attentat-suicide perpétré par une femme à Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria. La kamikaze, âgée d'une vingtaine d'année et déguisée en réfugiée, s'est glissée parmi un groupe de réfugiés arrivant dans la ville, surtout des femmes et des enfants. Alors qu'ils étaient arrêtés à un poste de contrôle en banlieue de Maiduguri, la kamikaze a déclenché ses explosifs. Un attentat qui porte la marque de Boko Haram.


Mardi 24 novembre, Egypte, 4 morts

Quatre personnes, dont deux policiers et un juge, ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par l'explosion d'une voiture piégée devant un hôtel du Sinaï égyptien. L'hôtel abritait des magistrats chargés de superviser le scrutin des élections législatives en cours en Egypte. Un kamikaze a fait exploser à l'aube sa voiture bourrée d'explosifs alors que les policiers de faction tentaient de l'empêcher de franchir la barrière de sécurité de l'hôtel Swiss Inn d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, où l'armée est confrontée à une insurrection très meurtrière des djihadistes du groupe appelé Province du Sinaï de l'EI. La grande majorité de ces attaques dans le Sinaï sont le fait de cette branche égyptienne de l'EI, qui a revendiqué la responsabilité du crash d'un avion de touristes russes dans le Nord-Sinaï ayant tué ses 224 occupants le 31 octobre.


Mardi 24 novembre, Tunisie, au moins 14 morts

13 personnes ont été tuées et 20 blessées dans une explosion contre un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a proclamé mardi soir l'état d'urgence en Tunisie et un couvre-feu dans le Grand Tunis.

La Tunisie fait face depuis la révolution de janvier 2011 à l'essor d'une mouvance djihadiste armée responsable de la mort de plusieurs dizaines de policiers et militaires, ainsi que de touristes étrangers. La Tunisie a été confrontée à plusieurs attaques djihadistes au cours de l'année écoulée, dont deux attentats sanglants contre le musée du Bardo à Tunis en mars et contre un hôtel près de Sousse fin juin, qui ont fait 60 morts.

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