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Des réfugiés qui fuient les zones de conflits, en Irak et en Syrie. Persécutés par les terroristes de l'État islamique, les chrétiens qui vivent dans ces régions vont, à nouveau, célébrer un Noël en guerre. Le 2ème en Irak, le 5ème, déjà, en Syrie. Des hommes, des femmes, des enfants qui n'ont plus qu'un seul espoir aujourd'hui : partir le plus loin possible. C'est la suite des reportages exclusifs de nos envoyés spéciaux, sur place, Jean-Pierre Martin et Denis Caudron.
Les chants en Araméens, la langue parlée au temps du Christ, les parfums de l’encens nous plongent dans l’atmosphère particulière d’une église d’Orient. La foi des fidèles est intense, désespérée. Pour les paroissiens d’une petite ville frontalière de l’Irak, c’est le cinquième Noël de guerre. Persécutés par l’organisation terroriste État islamique, une grande partie des chrétiens syriens a pris le chemin de l’exil et chaque famille compte ses disparus.
Maria a été chassée de son village et elle du mal à raconter à nos journalistes ce qui lui est arrivé. "Je voudrais ne pas pleurer, mais je n’arrive pas. Je crois en Dieu, mais c’est trop dur. Mes cousines sont otages des terroristes, mon frère est prisonnier, il n’avait que 29 ans, ils l’ont sans doute tué. Ma mère ne pourra jamais revoir son fils, comment voulez-vous vivre ainsi", a-t-elle raconté en pleurs à Jean-Pierre Martin, notre envoyé spécial sur place.
Cette terre d’Orient est celle des premiers chrétiens, mais elle pourrait aussi devenir leur ultime tombeau. "Nous sommes là pour les aider à supporter, à résister à l’agresseur. Un Orient sans ses chrétiens et sans ses minorités, il est livré à l’extrémisme et à l’intolérance", a commenté Simon Najim, président du comité belge de soutien aux chrétiens d’Orient. À la sortie de la messe, le comité a distribué du matériel scolaire pour les enfants. Son objectif est de tout faire pour convaincre les chrétiens de rester dans leur pays.
De l’autre côté de la frontière, en Irak, le comité a pris en charge le fonctionnement d’un dispensaire à Al Qosh, un petit village sur la ligne de front. À Erbil, au Kurdistan, dans le plus grand camp de réfugiés chrétiens, des enfants ont reçu un peu de réconfort, mais Noël semble encore une fois si triste. Alina, une fillette, a emmené notre équipe dans son logement, au milieu du camp. Elle y a découvert son cadeau pendant que sa maman leur a fait part de sa peur et de sa lassitude. La grand-mère de la famille est aussi otage des djihadistes. "Ce n’est pas Noël. J’ai la tête vide, on n’a plus envie de rester ici. Cela fait un an et demi maintenant, il va falloir partir à l’étranger, il n’y a pas d’autre issue", a raconté Maysaloum.
Le destin d’Alina, de ses parents, des 1.500 familles chrétiennes qui sont dans ce camp n’était pas de vivre ainsi. Les mois passent et ils perdent tout espoir de rentrer chez eux.