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La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la relaxe de Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, et jugé que les caricatures du prophète Mahomet publiées en 2006 par l'hebdomadaire satirique ne constituaient pas une injure à l'égard des musulmans.
"C'est une très belle victoire pour la laïcité et la liberté d'information et d'expression", s'est réjoui l'un des avocats de M. Val, Me Richard Malka, saluant une décision encore "plus catégorique" qu'en première instance.
Le 22 mars 2007, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait relaxé Philippe Val. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Ligue islamique mondiale (LIM), parties civiles, avaient alors interjeté appel.
Dès l'audience, le 23 janvier, la cour d'appel avait accordé une première victoire aux défenseurs de Charlie Hebdo en jugeant "irrecevable" la constitution de partie civile de la LIM qui, selon elle, n'avait "pas établi avoir la capacité d'agir en France".
Le ministère public, qui avait requis la relaxe en première instance et n'avait pas fait appel, avait demandé la confirmation du jugement.
Parmi les trois dessins incriminés figurent deux caricatures qui avaient été déjà éditées dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre 2005 et avaient provoqué une flambée de violence dans le monde musulman.
L'une représente la tête du Prophète coiffée d'un turban en forme de bombe à la mèche allumée, l'autre Mahomet accueillant des kamikazes au paradis avec la légende "Arrêtez, arrêtez, nous sommes à court de vierges".
Le troisième dessin, oeuvre du dessinateur français Cabu, représente Mahomet se prenant la tête dans les mains et déclarant: "c'est dur d'être aimé par des cons". A la gauche du dessin, une légende précise: "Mahomet débordé par les intégristes".