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Le littoral de la Manche et de l'Atlantique a connu, dès les premières heures du jour vendredi, la première des grandes marées qui vont se succéder jusqu'à la fin mars, provoquant la curiosité de nombreux amoureux de la mer mais aucun dégât signalé. Alors qu'elle devait commenter la situation en direct, une journaliste de BFM TV a elle-même été renversée par une vague, sans être blessée.
La journaliste
La ville de Saint-Malo est réputée pour ses grandes marées spectaculaires. Les marées sont provoquées par l'attraction de la lune. Mais quand vient s'ajouter l'attraction du soleil, on parle de grandes marées. Celles-ci commencent maintenant et atteignent leur plus haute intensité lorsque le soleil est dans le plan de l'équateur pendant l'équinoxe de printemps (20, 21 ou 22 mars).
Une liste de mesures préventives dans plusieurs villes
Avec des coefficients de marée atteignant 116 (sur un maximum de 120), conjugués à des vents soufflant, dans l'ouest, à plus de 60 kmh en certains points du littoral, la journée était redoutée dans plusieurs communes du bord de mer. D'autant que Météo-France a placé en vigilance jaune vagues-submersion et crues la plupart des départements du littoral de la Manche et de l'Atlantique.
Ne voulant pas revivre les conséquences de la succession des tempêtes de l'hiver 2014, qui avait mis à mal de nombreuses communes littorales, provoquant érosion, effondrement de dunes et parfois un recul impressionnant du trait de côte, nombre d'entre elles ont multiplié les mesures préventives: sacs de sable, enrochements, rehaussement de digues...
Un dispositif "de crise" à Biarritz
C'est le cas notamment dans la Manche, mais aussi sur le littoral atlantique dans plusieurs localités de Vendée, de Charente-Maritime, ou encore de Biarritz, particulièrement touchée l'an dernier. Dans cette ville, un dispositif dit "de crise" a été mis en place, avec des dunes de sable, sur la Grande Plage notamment. Un mur de sacs de sable a également été installé pour protéger le casino municipal dont le rez-de-chaussée avait été inondé l'an dernier.
L'accès à certains sites à risque sensibles du front de mer est également limité. Des mesures similaires ont été prises à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) ou Capbreton (Landes).
"Rien d'alarmant"
Selon Frédéric Boudeau, directeur de la Communauté de communes de la Pointe du Médoc qui englobe Soulac et Montalivet, deux villes du littoral girondin particulièrement touchées l'an dernier et les années précédentes, la situation n'avait "rien d'alarmant". "Pour l'instant, la situation n'est pas menaçante mais bien évidemment on reste vigilant pour les prochaines grosses marées", a-t-il déclaré à l'AFP.
Pas encore de dégât
Si les vagues ont été fortes et si l'eau est déjà montée très haut vendredi matin, aucun dégât n'était signalé en fin de matinée par les préfectures ou les services de secours dans les départements concernés. C'était notamment le cas dans les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord, où le phénomène pourrait toutefois prendre de l'ampleur plus tard dans la journée avec le basculement des vents à l'ouest-nord-ouest.
Les nombreuses photos postées sur les réseaux sociaux montraient de nombreuses routes et passerelles en partie recouvertes par les flots, comme sur le port de Binic (Côtes-d'Armor) où la mer est venue lécher le pied des commerces, protégés par des sacs de sable.
Le rocher du Mont Saint-Michel entièrement encerclé par l'eau
A Quimperlé, ville du Finistère régulièrement inondée par la crue de la Laïta, un fleuve côtier, un partie d'un quai a été interdite à la circulation en début de matinée, mais les habitations n'ont pas été touchées. Au mont Saint-Michel, l'eau encerclait totalement le rocher, redevenu une île, sous l'oeil de quelques dizaines de touristes venus braver la pluie et l'heure matinale, et qui ont dû attendre que la mer se retire pour pouvoir entamer leur visite de la Merveille.
Les autorités ont installé un PC de crise au mont Saint-Michel, un véhicules à chenilles étant prêt à récupérer les promeneurs qui se feraient piéger par la montée du flot, qui, comme chacun sait, avance "à la vitesse d'un cheval au galop".
Les hôtels sont complets
Au Mont, les hôtels affichent tous quasiment complet pour ce premier week-end de grandes marées, et il n'y a déjà plus de places disponibles pour le suivant où on attend, samedi 21 mars, la "marée d'équinoxe du siècle" avec un coefficient de 119.
Au total, le coefficient des marées sera supérieur à 100 pendant quarante jours en 2015 sur le littoral français.