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Paul était étudiant quand il a été déporté à Auschwitz, il raconte comment il a survécu à l'enfer des camps

Arrivés en août 1944, Paul Sobol et sa famille ont vécu les pires atrocités dans le camp de concentration. Seuls sa sœur et lui en ont réchappé. Il raconte son histoire à notre journaliste Sébastien Rosenfeld.

En tout, un million et demi d'êtres humains ont été exécutés, à Auschwitz. Entre 1942 et 1944, près de 25.000 Juifs et 350 Tziganes de Belgique y ont été déportés. Parmi eux, Paul Sobol et sa famille. Seuls sa sœur et lui en réchapperont. Aujourd'hui, à 88 ans, il est l'un des derniers survivants belges de l'Holocauste.


"On était comme un troupeau"

Le 26 juin 1944, Paul Sobol, déporté de Malines, débarque en pleine nuit dans le camp de Birkenau. Ses parents, sa sœur et son frère sont dans le même wagon que lui. "Quand on a été débarqué, on était 600 je crois. Vous savez on était hébété après ce voyage. On était comme un troupeau. On a séparé les femmes des hommes, mais très vite, tout ça se faisait très très vite. Mes parents ne sont pas rentrés, mon jeune frère n’est pas rentré non plus", explique Paul à notre journaliste Sébastien Rosenfeld pour RTL TVI.


"Mais je ne comprends pas pourquoi on me marque là comme un animal"

Les nazis sélectionnent le jeune Bruxellois pour le travail. Il se dirige vers le sinistre bâtiment où on l’examine. "On a été amené ici, on ne savait pas ce qu’on devait faire, on nous a donné l’ordre de nous déshabiller tout nu et voilà", explique encore le survivant. Il leur donne ensuite son nom et explique qu’il est étudiant. "Alors le bagnard qui se trouve à côté des SS prend mon bras gauche et puis il a une sorte de pointe dans ses mains, je ne sais pas quoi, et très rapidement, il me marque ce numéro dans la chair de mon bras gauche, donc il me tatoue. Mais je ne comprends pas pourquoi on me marque là comme un animal", se souvient Paul.


"Arbeit Macht Frei", "Le travail rend libre"

Le jeune étudiant doit alors porter des habits de bagnard et quitte Birkenau pour le camp d’Auschwitz. Il s’improvise menuisier et passe des centaines de fois devant le sinistre portail surmonté de l’inscription "Arbeit Macht Frei", "Le travail rend libre". "Tout le monde rentrait, parce que comme on avait été compté pour la sortie, on rentrait avec les morts, parce qu’il fallait les comptabiliser aussi", précise M. Sobol.


"Alors le cadavre on le sortait et on le mettait devant le bloc"

Paul rentre chaque jour dans le bloc numéro 7 où il s’effondre d’épuisement. "Et alors le lendemain matin, il y en avait qui étaient morts pendant la nuit. Alors qu’est-ce qu’on faisait, on essayait de récupérer de ce qu’il avait, s’il avait des meilleures chaussures que vous, etc. Et puis alors le cadavre on le sortait et on le mettait devant le bloc", raconte le Bruxellois.


Son amour pour Nelly l'aide à tenir

Pour survivre dans cet enfer où les privations sont quotidiennes, Paul a un secret, une photo de son amour Nelly. "Pour moi c’était comme un talisman, quand vraiment j’avais le moral le plus bas, je la regardais. Je disais ‘Est-ce que je vais quand même peut-être revoir un jour cette jeune fille que j’ai aimé ?’".


Il survit à la marche de la mort et épouse Nelly

Le 18 janvier 1945, les nazis évacuent le camp d’Auschwitz. Il fait -25 degrés, il neige. Paul survit à la marche blanche au camp de Dachau. Finalement, il retrouve Nelly qu’il épouse, une nouvelle histoire commence. À 88ans, Paul est désormais l’un des derniers passeurs de mémoire.

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