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Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fustigé mardi les eurodéputés, peu nombreux lors d'un débat en session plénière à Strasbourg, les qualifiant plusieurs fois de "ridicules", jusqu'à déclencher un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani.
"Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés seulement (sur 751, ndlr) assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui", a déclaré M. Juncker devant un hémicycle quasiment vide. "Le Parlement européen est ridicule, très ridicule", a-t-il martelé en français. "Vous êtes ridicules", "le Parlement est totalement ridicule", a-t-il ensuite insisté en anglais, à l'ouverture d'un débat matinal consacré au bilan de la présidence maltaise de l'UE, qui s'est achevée fin juin.
Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, l'a interrompu pour le rappeler à l'ordre. "Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie", lui a-t-il lancé sur un ton ferme. "Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission", a fait valoir M. Tajani, membre de la même famille politique européenne que M. Juncker, le PPE (droite), dont le groupe est majoritaire au Parlement.
"Il n'y a qu'un faible nombre de députés à la plénière pour contrôler la Commission", a rétorqué M. Juncker, ironique, affirmant qu'il n'assisterait "plus jamais à une réunion de ce type".
Avant midi, Jean-Claude Juncker et Antonio Tajani ont eu une discussion entre quatre yeux pour mettre fin à l'incident. Pour le président du Parlement, l'affaire est close. Il a expliqué que le taux très faible de présence durant les débats en plénière est un problème depuis longtemps et que le point a déjà été soulevé en conférence des présidents.