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L'imam radical de Dison toujours pas expulsé: "Cela commence à poser problème"

L'imam radical de Dison, en région liégeoise, n'a toujours pas été expulsé. Le très controversé Shayh Alami fait pourtant l'objet d'un arrêté d'expulsion depuis de quatre mois. Un reportage de Vincent Jamoulle et David Muller.

L’imam radical de Dison a été aperçu hier près de sa maison. L’homme est donc toujours présent en Belgique, malgré l’ordre de quitter le territoire reçu le 15 juillet dernier. Depuis cette date, il est rayé des registres de la commune. L’imam controversé a introduit un recours devant le Conseil du Contentieux des Étrangers. Ce dernier suspend-t-il ou non l’ordre de quitter le territoire ? La question a été posée par la commune de Dison à l’Office des Etrangers. "Cela fait des semaines que réponse doit être apportée dans les meilleurs délais. Cela commence à poser problème. Quel est le statut de cette personne ? Elle ne fait plus partie des registres de la population, elle n’est plus inscrite. Et en attendant, on nous affirme étudier la question. Cela ressemble à tout sauf à du professionnalisme", s’insurge Yvan Ylieff, bourgmestre PS de Dison.

Des prêches radicaux incitant à la haine et à la violence

Shayh Alami, de nationalité marocaine et néerlandaise, réside à Verviers depuis dix ans. Ill est réputé pour ses prêches radicaux incitant à la haine et à la guerre sainte. A l’époque, ils étaient même largement diffusés sur internet. Sa conception de son métier d’imam lui vaut aujourd’hui d’être interdit de séjour aux Pays-Bas, où il prêchait également. 

L'indignation du bourgmestre 

Dans le contexte des attentats de Paris, l’attitude de la Belgique pour le moins hésitante dans les faits pose question."Je trouve ça interpellant. J’entends le Premier ministre expliquer que des mesures sont prises et que tout est sous contrôle. Et voilà. C’était peut-être l’exemple qui confirme la règle, mais c’est comme ça en tout cas", dénonce le bourgmestre socialiste. Pour lui, c'est à Théo Francken de prendre ses responsabilités et de trancher sur le sort réservé à l'imam. Pour rappel, le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration (NV-A) annonçait son expulsion le 13 juillet dernier, en vertu d'un arrêté royal.

"Mon client a donc parfaitement le droit de se trouver encore sur notre sol"

Si l'arrêté d'expulsion n'est pas encore appliqué, c'est donc parce que Shayh Alami a introduit dernièrement un recours. Selon Me Julien Hardy, l'avocat du prédicateur, interrogé par nos confrères de SudPresse, "ce recours est suspensif. Mon client a donc parfaitement le droit de se trouver encore sur notre sol." En effet, avant d'exécuter l'expulsion de l'imam radical de notre territoire, il faut que la procédure soit épuisée et que la décision définitive soit défavorable à Shayh Alami. D'après SudPresse, cette décision définitive ne devrait cependant pas être prise avant la fin de l'année, voire début 2016.

Pas de réponse de l'intéressé 

Nous n'avons en tout cas pas pu récolter les propos de l'intéressé. Notre journaliste Vincent Jamoulle s’est rendu au domicile de l’imam ce matin. Mais la porte est restée close. Seul un petit mouvement de rideau a pu être constaté. Du côté de son téléphone, l’appel est également resté sans réponse.

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